Transfert d’argent : l’ART surveille Orange, MTN et Nexttel
Le régulateur a prescrit, le 5 décembre, « des réflexions plus approfondies et d’envisager des contacts avec la Commission bancaire de l’Afrique centrale et la Banque des Etats de l’Afrique centrale pour ce qui est de l’interopérabilité du Mobile Money»
Le directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications, Philémon Zo’o Zame, a procédé du 4 au 5 décembre à des concertations avec les opérateurs concessionnaires du réseau mobile au Cameroun : Orange, MTN, Nexttel et Camtel. En vue du renforcement du dispositif de régulation pour l’année 2019, le DG de l’ART a prescrit « des réflexions plus approfondies et d’envisager des contacts avec la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) pour ce qui est de l’interopérabilité (compatibilité entre réseaux) du Mobile Money ».
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Cette prescription du DG de l’ART fait suite à une réflexion du ministère des Postes et Télécommunications qui distingue deux principaux types d’interopérabilités en matière de transfert électronique. A savoir l’interopérabilité entre les systèmes de paiement des Mobile Network Operators (MNO) et les banques, et l’interopérabilité entre les systèmes de paiement des différents MNO. Pour l’heure, seuls les groupes MTN et Orange ont créé Mowali, une entreprise commune destinée à permettre l’interopérabilité des services Mobile Money des deux opérateurs. Grâce à ce partenariat, les abonnés au Mobile Money pourront bientôt effectuer des transactions en temps réel, quel que soit l’opérateur.
Dans son rapport du 30 août 2018 sur le Cameroun, le Fonds monétaire international (FMI) a publié le 30 août, estime que, « les transactions de mobile money ont atteint 3,5 mille milliards FCFA [3 500 milliards FCFA] (17,5 % du PIB) contre 0,3 mille milliard [300 milliards FCFA] en 2016 ». Toujours selon l’institution de Bretton Woods, le nombre de comptes mobile money est passé de 9 % de la population adulte en 2012 à environ 28 % en 2016, sachant que seulement un quart des utilisateurs de téléphones portables recourent les services bancaires mobiles, et il continue d’augmenter en 2017.
Lancés en 2012, les services de mobile money ont le potentiel de transformer et de stimuler considérablement l’inclusion financière, selon le FMI. Mais pour l’heure, seulement 5 banques (Afriland, Bicec, UBA, Société Générale, et Ecobank) sur 12, proposent des services bancaires mobiles et les établissements de microfinance ne sont pas encore autorisés à le faire.
L’accès aux services financiers formels du Cameroun fait partie des plus faibles d’Afrique subsaharienne, bien que 38 % du total des actifs bancaires et plus de la moitié des institutions de microfinance agréées de la région Cemac soient implantés dans le pays. L’enquête Findex 2014 montre que seulement 12,2 % des Camerounais ont un compte dans une institution financière.
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