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Sodecoton : prêt de 15 milliards de FCFA pour l’achat d’engrais

Par Décret du 7 décembre 2018, Paul Biya autorise le Ministre de l'économie, de la planification et de l'aménagement du territoire, à signer avec la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, un important Accord de prêt. Alamine Ousmane Mey est ainsi "habilité avec faculté de délégation", à prêter la somme de 25.000.000 de dollars, soit 15 milliards de FCFA.

Si en 2017, la Sodecoton a dégagé un résultat net positif de 800.000.000 de FCFA, l’entreprise reste dans une mauvaise passe financière qui tire ses racines de sa gestion calamiteuse, ainsi que de graves problèmes techniques et structurels. En 2014, 2015 et 2016, l’entreprise présentaient en effet des pertes sèches respectives  de 11, 18,5 et 5,8 milliards de FCFA. Au total, 35,3 milliards de FCFA de résultats négatifs. Pour financer ses différentes campagnes, la Sodecoton a eu régulièrement recours à des prêts bancaires. Ainsi, pour sa campagne cotonnière 2017/2018 (achat des intrants et des productions cotonnières des producteurs), le gouvernement camerounais a signé un accord de prêt de 65,5 milliards de FCFA, avec Itfc, International trade financial corporation, filiale du Groupe Banque islamique de développement (Bid). Prêt en hausse de 52 milliards de FCFA, par rapport à la campagne 2016/2017 où le montant d’un précédent prêt atteignait 13 milliards de FCFA, en plus de la subvention de l’Etat et des ressources propres de la Sodecoton.

Les lignes de prêts contractés prévoient un important montant affecté au « fonds de roulement engrais« . L’achat massif de ces engrais et produits chimiques à distribuer  lors de chaque campagne à plus de 250.000 producteurs, sont essentiels, car permettant d’éviter une pénurie et d’améliorer qualitativement et quantitativement la production cotonnière. Co-géré par l’entreprise et la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (Cnpc-C), l’Etat camerounais et les bailleurs de fonds de la Sodecoton, le fonds de roulement engrais a connu d’importantes revalorisations ces dernières années. De 8 à10 milliards de FCFA lors des années précédentes, cette enveloppe est passée à 18 milliards de FCFA en 2015.

Le nouveau de prêt contracté auprès de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique permettra certainement à la Sodecoton d’améliorer ses résultats en production de coton-graines (240.200 tonnes lors de la campagne 2016/2017) ainsi que son chiffre d’affaires. Production espérée pour la campagne 2017/2018 à 260.000 tonnes de coton-graines. Pour un chiffre d’affaires attendu de 140 milliards de FCFA (120 milliards lors de la campagne 2016/2017).

Lire aussi : La restructuration de la Sodecoton porte déjà ses premiers fruits

Sauf que, la récurrence des recours de prêts auprès des bailleurs de fonds pour l’achat d’intrants et engrais suscite des interrogations de la part de certains,

qui pensent plutôt que « ces sommes peuvent valablement servir pour la construction d’une usine de production d’engrais et d’intrants« , indispensables pour les producteurs camerounais. Polémique futile ou solution objective ? Il reste qu’en contractant d’importants prêts pour l’achat d’engrais, l’Etat du Cameroun et la Sodecoton s’engagent également à s’acquitter du paiement d’un important service d’intérêt de la dette.

La Sodecoton a été créée en 1974 sous les cendres de la Compagnie française pour le développement des textiles (Cfdt). Avec un capital social de 23,6 milliards détenu à hauteur de 59% par l’Etat du Cameroun, la Sodecoton emploie 11.000 personnes. Son chiffre d’affaires oscille, bon an mal an, entre 110 et 120 milliards de FCFA, avec plus de 80% réalisé à l’exportation. Ce fleuron agro-industriel du Cameroun connaît pourtant de sérieux problèmes financiers causés par la mal-gouvernance, le vieillissement des machines et de l’infrastructure de transformation, la non-transformation de la production locale et l’exportation incessante de la matière première.

Depuis 2015, la Sodecoton sort progressivement des abysses par le biais de douloureuses réformes :  la rénovation et de la réhabilitation du parc à engins,  le transport à temps de la production de coton des champs vers les usines, la remise à niveau des équipements des usines,  l’installation des groupes électrogènes dans toutes les usines d’égrenage etc…

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