Fête du travail 2022 : la pénurie de carburant plombe la production de la Cicam
La Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) ploie sous le poids des commandes à quelques jours des festivités liées au 1er mai 2022, mais fait face à des dysfonctionnements causés par le déficit de carburant qui affecte l’industrie locale dans son ensemble. Ce alors qu’elle est déjà confrontée à d’innombrables difficultés structurelles qui impactent son activité de production.
Au Cameroun, elle sera marquée par le retour des festivités, notamment la participation au défilé des administrations publiques et privées, après deux années de disette en raison de la pandémie de Coronavirus. Une période faste pour la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), spécialisée dans l’industrie de la transformation du coton. Seulement, cette société d’Etat ne parvient pas, aussi bien pour cette circonstance que pour tant d’autres, à optimiser sa rente en raison des difficultés structurelles auxquelles elle est confrontée depuis de nombreuses années. Elle est confrontée à un vieillissement de son outil de production, qui plombe l’activité dans ses unités industrielles. « L’outil de production est vraiment vétuste, avec des machines qui datent de 1965 et avec la rareté des pièces de rechanges », soutient une source au sein de l’entreprise. Par conséquent, « la situation que nous avons connue pendant le 8 mars est quasiment la même. On ne pourra pas satisfaire tout le monde. On a procédé au rationnement. C’est-à-dire que, pour une structure qui a passé une commande de 500 pagnes, on a livré 250 à 300. Les difficultés n’en finissent », ajoute-t-elle.
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En plus des soucis structurels, l’activité de production de la Cicam est perturbée ces derniers jours par la pénurie de carburant qui affecte l’ensemble du pays. « Aujourd’hui (mardi 26 avril 2022, NDLR), nous devrions envoyer un camion d’écru (tissu à imprimer) à Douala pour les impressions, mais à cause des problèmes de carburant, les camions n’ont pas pu partir d’ici (Garoua). Et ça pénalise la chaine de production », a appris EcoMatin d’une autre source au sein de l’usine de filetage et de tissage de Garoua. La Cicam s’approvisionne en carburant auprès des stations-service Total, mais les robinets sont secs, et ses camions n’ont pas pu quitter Garoua en direction de Douala où ses écrus devaient être imprimés. Une situation que connaissent plusieurs autres entreprises dans le pays, à l’instar de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam), qui a dû suspendre ses activités de production dans son usine de Mbandjock (Centre) en fin de semaine dernière, et n’a repris que mardi après une livraison de 222 000 litres de carburant par son fournisseur Tradex S.A.
60% de contrats honorés
Face à cette situation, la Cicam ne parvient pas à honorer de façon optimale ses contrats avec ses clients, pour la plupart des administrations publiques et privées. Elle réussit tout de même à satisfaire 60% des commandes en dépit du flux. « Quand on est sous pression, l’usine ne parvient pas à supporter la pression », justifie- t-on. Et pourtant, passée la fête du travail, les commandes ne désempliront pas avec la fête de l’unité nationale du Cameroun (20 mai) qui pointe à l’horizon. La société reçoit autant de commandes, non sans compter celles de l’étranger, en provenance notamment du Congo, pour des clients engagés dans les législatives de juillet prochain. L’entreprise produira dans la limite de ses moyens pour tenter de satisfaire sa clientèle.
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