Un haut cadre d’Orange Cameroun licencié pour harcèlement sexuel présumé
Michel Mekoulou a été remercié cette semaine après des plaintes d’une employée, Kerenne Rivière Biboli, l’accusant de faits graves de harcèlements sexuels. Le nouveau Directeur général Patrick Benon à l'initiative de cette décision ne transige pas sur les questions de mœurs qui tendent à écorner l’image d’une entreprise précédemment citée dans une affaire similaire impliquant l’ancien DG, le Français Frédéric Debord resté impuni jusqu’à ce jour.
Le Groupe Orange vient de se séparer d’un de ses hauts cadres au sein de sa filiale camerounaise, Orange Cameroun. Il s’agit de Michel Mekoulou, qui officiait jusqu’à lors comme Directeur Expérience clients. Il a été remercié mardi dernier par la direction générale, pour des faits présumés de harcèlement sexuel sur une employée de la société, Kerenne Rivière Biboli. Cette décision fait suite aux dénonciations du Syndicat national autonome des travailleurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Syntic), dans une lettre parvenue le 31 mars dernier au directeur général d’Orange Cameroun Patrick Benon, celle-ci reprenant en substance le contenu d’une première lettre adressée par la victime elle-même au DG.
Lire aussi : Téléphonie mobile : Les défis du nouveau DG d’Orange Cameroun
Dame Kerenne Rivière Biboli aurait subi ces faits de harcèlement durant quatre années pendant son séjour au sein de l’entreprise, avant que son contrat ne soit résilié « abusivement alors qu’elle était en congé de maternité », renseigne la lettre du Syntic. Et de renchérir : « notre syndicat exige du groupe Orange une enquête dans les règles, pour qu’à la lumière de cette affaire scabreuse et avilissante pour le salariés et le renom de la société elle-même impliquant tout manager à tout salarié ou de surcroît tout collaborateur direct ».
Lire aussi : Harcèlement sexuel et moral à Orange Cameroun : quand l’ex DRH alertait sur le cas Frédéric Debord
Ces pratiques qui transgressent le cadre éthique sont pourtant condamnées par la législation française qui régit le fonctionnement du groupe Orange, et qui sont contraires aux accords signés entre le groupe et les syndicats français en 2010. Face à cette pression, Orange Cameroun n’a eu d’autre choix que de se séparer de ce collaborateur, dont le licenciement est effectif depuis mardi dernier, a appris EcoMatin d’une source interne à l’entreprise. « Le nouveau DG ne veut pas que des questions de mœurs ternissent davantage l’image de l’entreprise. C’est pourquoi il a décidé de le renvoyer », susurre notre informateur.
Deux poids deux mesures ?
Le nouveau DG est en effet arrivé au Cameroun en septembre dernier dans un contexte marqué par la controverse autour des faits de harcèlement sexuel impliquant l’ancien DG Frédéric Debord, suite à des plaintes de l’ancienne Directrice des ressources humaines d’Orange Cameroun, Evelyne Enguele Ngono. Cette affaire révélée en son temps par EcoMatin avait coûté au manager français son départ précipitée du Cameroun pour Orange Madagascar. Mais qui reste jusqu’à date impuni et n’a même pas fait l’objet d’une enquête de la part d’Orange Group conformément à sa politique de gouvernance. Dès lors, il n’est pas superflu d’interroger cette politique managériale qui est ainsi promptement appliquée pour le cas d’un collaborateur sous les tropiques, et pas pour un autre investi de responsabilités plus importantes, pourtant accusé des mêmes faits. D’où le questionnement sur la politique managériale d’Orange Group au sein de ses filiales africaines.
Lire aussi : Téléphonie : Orange Cameroun menace de suspendre les lignes aux abonnements erronées