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Climat social : les employés de l’Imprimerie Nationale réclament le paiement de plus 4 mois d’arriérés de salaire

Ils ont manifesté jeudi 20 avril 2022, devant les services du premier ministre.

Arrivé à la tête de l’Imprimerie Nationale (l’IN) en 2015 en qualité de sapeur-pompier, après un décret du chef de l’Etat, Paul Walter Komo, serait aujourd’hui le boulet qui entraîne un peu plus dans la mouise cette structure étatique qui connaissait déjà  d’énormes difficultés. C’est du moins ce que prétendent une grande partie  des employés qui ont observé jeudi 20 avril 2022, un mouvement de grève aux abords des services du Premier ministre. Les griefs imputés au directeur général, vont de la simple faute de gestion, aux détournements de deniers publics. Concrètement, Paul Walter Nkomo est accusé de multiplier des stratagèmes frauduleux pour «dépouiller l’entreprise de ses marchés statutaires au profit d’une sous-traitance à outrance», et ce «malgré la modernisation du plateau technique de l’imprimerie nationale». Les employés en veulent pour preuve, « la délivrance des certificats de carence systématisée par la Direction surtout lors des commandes des imprimés des concours et examens officiels». Considérant que les revenus issus des travaux d’imprimerie réalisés pour le compte des administrations publiques constituent sa principale activité, l’IN «ne peut plus se prévaloir de sa capacité de production pour prétendre satisfaire toutes les commandes de son marché statutaire», indiquent les grévistes. Ce qui, selon les employés en colère, illustre à suffisance «la mal gouvernance» qu’ils s’évertuent à dénoncer.

La problématique des salaires impayés a également été mise sur la table. Selon certains employés rencontrés sur place, ils n’ont pas été payés depuis le mois de janvier de l’année en cours. « Nous avons des arriérés de salaire qui remontent à 4 mois. Depuis janvier jusqu’à ce jour, nous ne sommes pas passés à la banque. Il faut rappeler que l’année dernière, nous sommes passés à la banque 3 fois seulement», a révélé Okali Onana Jacques Christian, un employé de l’imprimerie nationale. Pourtant,  le ministère des Finances (Minfi)  s’est engagé à allouer de manière trimestrielle depuis le 26 mars 2018, une dotation de 450 millions de F pour faire face aux diverses charges mensuelles de l’entreprise. Cet argent devait également servir à acquérir la matière première destinée à la livraison des documents budgétaires et comptables du Minfi. Ledit ministère a tenu son engagement jusqu’en 2021, date à laquelle il a décidé de s’y soustraire, en raison de l’opacité observée dans la gestion de cette enveloppe. C’est au vu de ce qui précède, que les employés de l’imprimerie nationale conduit par Kouague Firmin, leur délégué du personnel, ont soumis à l’attention du représentant mandaté par Joseph Dion Ngute, le premier ministre, pour les recevoir, une exigence ferme, contenue dans un mémorandum. Celle de « restaurer de manière pérenne la dotation de 450 millions de FCFA évoquée ci-haut, solution efficace et efficiente pour mettre définitivement un terme aux souffrances des travailleurs tant en poste que retraités», peut-on lire dans ce document.

Pour mémoire,  l’Imprimerie nationale traverse des moments difficiles depuis de nombreuses années. Selon le rapport de la Commission technique de réhabilitation des entreprises et établissements publics au Cameroun (CTR) publié en 2020, l’établissement affichait un résultat négatif de 827, 83 millions de FCFA en 2018.

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