Le Camerounais Dieudonné Evou Mekou nommé Président de la BDEAC
Il remplace à ce poste l’Equato-guinéen Fortunato Ofa Mbo Nchama, dont le mandat de 5 ans est arrivé à expiration le 18 mars 2022.
Le Camerounais Dieudonné Evou Mekou est le nouveau président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC). Il a été nommé en remplacement de l’Equato-guinéen Fortunato Ofa Mbo Nchama, dont le mandat de 5 ans à la tête de cette institution est arrivé à expiration le 18 mars 2022. Dieudonné Evou Mekou, par ailleurs actuel vice- gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale(Beac), est donc désigné par la Conférence des Chefs d’Etat de la Cemac, sur proposition de l’Assemblée Générale, après avis conforme du Conseil d’Administration, statuant à la majorité des voix.
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En effet, l’ancien directeur de la Caisse autonome d’amortissement (CAA) présentait le meilleur profil pour ce poste, parmi les favoris qui se bousculaient à la porte. En tant que vice- gouverneur de la Beac, il était déjà crédité d’une relative maitrise du management d’un organisme sous-régional, et sa proximité avec le Chef de l’Etat camerounais Paul Biya, dont il est le neveu, lui procurait une longueur d’avance supplémentaire sur les autres. Il occupe ce poste à la Beac depuis juillet 2017 et son mandat devrait logiquement s’achever cette année. Le patron de la BDEAC sera secondé par un gabonais. Conseiller spécial au Palais du bord de mer, Léandre Emmanuel Bouloubou tiendrait la corde pour remplacer le Congolais Marcel Ondele.
Parcours
L’homme de 61 ans est un administrateur civil de formation, sorti de l’École Nationale d’Administration et de Magistrature (Enam) en 1987. Au sortir de là, Dieudonné Evou Mekou a suivi une formation en management des risques bancaires au Centre d’études financières économiques et bancaires de l’Agence française développement (AFD) à Marseille en France. Il a débuté sa carrière professionnelle dans le défunt ministère du Développement industriel et commercial, devenu ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique. De 1991 à 2000, il a offert ses services au secrétariat général des services du Premier ministre, au sein de la division des affaires économiques, techniques et financières comme attaché, puis comme chargé de mission, au sein de la division des affaires économiques et financières du suivi des activités du ministère du Tourisme, du ministère du Développement industriel, ainsi que du ministère de l’Economie et des Finances.
En 2000, Dieudonné Evou Mekou est nommé administrateur directeur général adjoint du Crédit Lyonnais Cameroun. En 2005, il est nommé Directeur Général de la caisse autonome d’amortissement (CAA), poste qu’il occupera jusqu’en 2016 avant de de rejoindre la Banque centrale.
Défis
Dieudonné Evou Mekou hérite d’une institution en pleine reconstruction. Durant les 5 années de son mandat, son prédécesseur aura fortement contribué à redorer le blason de cette institution commune de financement du développement dans les pays de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Guinée Equatoriale, Centrafrique, Tchad). À fin 2020, la Banque a dégagé pour sa 4e année consécutive des résultats positifs ; l’enveloppe des décaissements a également cru et plusieurs secteurs économiques de la sous- région ont bénéficié des concours financiers de la Bdeac. Toute chose qui tire son origine dans une série de réformes qui portent leurs fruits notamment l’adoption de plusieurs textes règlementaires encadrant sa gestion et son arrimage aux standards internationaux, la mobilisation des ressources auprès de certains actionnaires qui ont libéré la totalité de leur quote part dans le capital de la Banque, l’amélioration de la qualité du portefeuille de prêts et la diversification des moyens de mobilisation des ressources entres autres. Plusieurs défis restent cependant à relever. La priorité reste sans doute de redoubler d’efforts pour accompagner les économies de la Cemac en dépit de la conjoncture actuelle marquée par des crises plurielles à l’international. Plus que jamais, la Bdeac se doit de maintenir son dynamisme afin de soutenir les investisseurs publics et privés de son espace d’intervention. Avec cette crise sanitaire, couplée au conflit russo- ukrainien qui a fortement perturbé les circuits d’approvisionnement en denrées de grande consommation, la diversification des économies de la Cemac devient une question urgente, voire de survie. Il faudrait donc prémunir nos économies contre ces différents chocs exogènes auxquels elles sont exposées de façon récurrente.
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Autre dossier urgent, c’est la poursuite du programme triennal d’emprunt obligataire avec le lancement de la troisième phase dès 2023. Les fonds mobilisés dans le cadre de ce programme permettront de financer les projets de divers secteurs.