Développement économique : le gouvernement veut impliquer l’armée
Ne disposant pas encore pas encore d’un programme bien élaboré pour l’atteinte de cet objectif, le ministère de la Défense a mis sur pied le 6 avril 2022, un comité de travail pour y remédier.
Dans tous les pays du monde, la défense requiert des dépenses militaires financées par de l’argent qui s’inscrit dans le budget global de l’Etat. A cet égard, elle représente une charge économique conséquente. Pour l’année en cours, le gouvernement a prévu de dépenser 348,9 milliards FCFA pour les questions de défense et de sécurité. Cette enveloppe représente 10,80% du budget total (5,752 milliards de FCFA), selon la Loi de finances 2022. Une enveloppe qui va globalement servir à financer la présence militaire dans les différentes régions du pays en proie à des crises sécuritaires, sans impacter réellement le développement économique du pays. Le gouvernement veut rompre partiellement avec cette politique. Du moins, faire en sorte que l’armée puisse contribuer de manière significative au développement de l’économie camerounaise tel qu’édicté dans la nouvelle Stratégie nationale de développement du Cameroun (SND30).
C’est dans la poursuite de ce dessein, que le ministre Délégué à la présidence, chargé de la Défense (Mindef), Joseph Beti Assomo, a créé au sein des forces armées, un groupe de travail dont le but est d’élaborer des stratégies pour renforcer les capacités militaro-industrielles de l’armée camerounaise. Les membres de ce comité ont été installés, le 06 avril 2022. Placée sous l’autorité du général René Claude Meka, Chef d’Etat-Major des armées, cette équipe composée de 20 membres, sera dirigée par le Capitaine de vaisseau Samuel Sylvain Ndutumu. «Nous allons travailler à la carte sur certaines de ces thématiques pour permettre à nos forces de défense et de sécurité d’ouvrir une ère nouvelle et leur place dans l’économie de notre pays. Nous allons particulièrement lancer et approfondir la réflexion sur l’impérieuse nécessité de distinguer désormais dans nos budgets, les dépenses de fonctionnement du ministère et les dépenses militaires d’équipements proprement dits», a indiqué Joseph Beti Assomo. A terme, le gouvernement souhaite que les forces de défense puissent «conquérir l’autonomie stratégique afin de ne plus dépendre de nos partenaires étrangers pour leurs équipements de défense, se mettant ainsi à l’abri des contingences, de soubresauts des relations entre les Etats», a précisé le Mindef.
Dans cette démarche, le ministère de la Défense est soutenu par le ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire. Alamine Ousmane Mey, le chef de ce département ministériel, a d’ailleurs promis d’accompagner son homologue de la défense, dans la quête de cette autonomie « Je tiens à vous rassurer de la disponibilité monsieur le Ministre Délégué à la Présidence Chargé de la Défense des équipes techniques aussi bien du ministère de l’économie qu’au comité national de suivi-évaluation de la mise en œuvre de la SND30, pour qu’ensemble nous assurons la cohérence avec les actions planifiées dans le cadre de la mise en œuvre efficace de notre stratégie nationale de développement», a-t-il déclaré.