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Extension du port de Douala : plusieurs quartiers menacés de destruction

Une éventualité qui devient de plus en plus évidente, notamment après la publication d’un avis du ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, dans lequel il déclare d’utilité publique les travaux de développement des activités portuaires aux lieux dits Mambanda, Alpicam et alentours.

Le Port autonome de Douala (Pad) va étendre sa superficie aux lieux-dits Mambanda, Alpicam et alentours. C’est l’unique substance d’un avis public du ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf), signé le 28 mars 2022, par Henri Eyebe Ayissi, le chef de ce département ministériel. Dans ce manifeste, le membre du gouvernement déclare d’utilité publique, les travaux de développement des activités portuaires aux lieux dits Mambanda, Alpicam et alentours (4e arrondissement de la ville de Douala). Soit une superficie globale de près de 97 hectares, pour une population estimée à 150 000 personnes. Seulement, comme à Essengue, ou le Pad a récemment procédé à la destruction  de boutiques, maisons, ateliers, et autres immeubles et à Youpwe, où les mêmes actions sont envisagées dans les prochains jours, l’extension du domaine portuaire aux quartiers Mambanda et Alpicam, va également nécessiter la destruction des biens privés appartenant à des  personnes installées dans cette zone depuis de nombreuses années. D’ailleurs, le Pad, aidé des autorités locales, a procédé depuis d’un an, au marquage et à la numérotation des habitations qui vont faire l’objet de destruction. Les riverains dans la tourmente

« Ça nous a beaucoup surpris. Cela nous a beaucoup surpris. C’est comme si le ciel nous tombait dessus. Même pour partir, on va faire comment? On va laisser nos maisons ? Ou il va falloir démonter tout ce qu’on a là?», s’interroge un habitant de Mabanda. Les casses ne vont pas épargner les propriétaires de titres fonciers. Albert Pacal Zambo, habitant du même quartier qui affirme avoir obtenu le précieux sésame par mutation, a vu ce dernier être annulé  pour des raisons qu’il ignore encore. « Franchement je suis vraiment déçu. Je lui ai demandé (conservateur foncier de Wouri C, ndlr) si mon titre foncier est faux. Parce qu’il ne s’agit pas d’un titre foncier que j’ai fait à mon nom. J’en possède deux, dont l’un que j’ai obtenu par mutation. Il ne m’a pas donné de détails convaincants», argue-t-il. Au-delà de la destruction de leurs habitations, certains habitants redoutent également le non-paiement d’une indemnisation qui leur permettrait d’aller trouver refuge ailleurs « On a un document dans lequel on disait que quand les casses vont commencer, on va appeler les gens pour nous payer. Maintenant on dit qu’on ne peut pas nous payer, et je ne sais pas pourquoi», s’exclame le dénommé John, un ressortissant anglophone installé dans le quartier depuis plus de 10 ans. Pour l’heure, du côté de l’administration du Port de Douala, aucun programme de casses, encore moins le tracé sur lequel celles-ci seront effectuées, n’a été rendu public. Demeurent également hypothétiques, l’organisation de concertations entre les différents parties afin de trouver des solutions consensuelles de sortie de crise.

Genèse

Depuis 2016, le Port autonome de Douala est engagé dans une grande opération de sécurisation de son espace en partenariat avec le Mindcaf, conformément aux coordonnées définies par les décrets du 3 juillet 1975, et du 10 octobre 1977, portant classement du domaine public portuaire de Douala-Bonaberi. D’après lesdits décrets, le Pad s’étend officiellement sur 1000 hectares, dont certaines zones sont occupées de manière illégale par les populations. «Cet espace est sujet à de nombreuses convoitises, matérialisées par des occupations anarchiques, des contestations de communautés coutumières riveraines et d’attributions faites par des autorités non-habilités. Le Port de Douala a besoin de ces espaces illégalement occupés pour son extension et  sa compétitivité», renseigne une source autorisée contactée par votre bihebdomadaire.

Lire aussi : L’anglais KTH va construire un nouveau terminal au Port de Douala à hauteur de 280 milliards

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