Secteur minier : la Cemac veut créer un pôle métallurgique unique
C'est l'un des objectifs du projet de politique minière commune en gestation dans la Cemac.
Rien que d’y avoir pensé, c’est une avancée. Élaborer une politique commune en Afrique centrale. Qui plus est dans le secteur minier. C’est ce à quoi vont s’atteler les ministres des Mines des six pays (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) dès ce lundi 4 avril 2022 à Yaoundé, la capitale du Cameroun.
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Sous l’égide de la Cemac, l’honneur revient au Cameroun, à travers son Minmidt, Gabriel Dodo Ndoké, de lancer officiellement le projet d’élaboration de la politique minière commune de la sous-région. Au-delà d’unir les forces de la sous-région pour l’harmonisation des politiques vers l’industrialisation des différents secteurs miniers, l’initiative prise par les chefs d’Etat le 17 janvier 2010, à Bangui, dans le cadre du Programme économique régional (PER), vise d’abord « la mise en place d’une stratégie de synergie régionale de valorisation des ressources minières et métallurgiques face au potentiel naturel que regorge la sous-région ». Il s’agit de faire de la zone Cemac, l’un des acteurs du marché mondial de produits métallurgiques intermédiaires et le premier fournisseur du marché régional de produits métallurgiques finis (bâtiments et travaux publics, emballage ainsi que biens de consommation).
Pôle métallurgique
Le projet d’élaboration d’une politique minière commune vise également « l’émergence d’un pôle métallurgique en zone Cemac, basé sur la transformation sur place de l’ensemble des minerais exploités dans cette sous-région ». Cela passe par « la mise en valeur durable et rationnelle des grands projets miniers transfrontaliers ou nationaux d’envergure régionale ».
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Les ministres des Mines de la zone Cemac entendent organiser l’industrie minière régionale « en liaison avec le développement des infrastructures électriques et de transport, autour des pôles de transformation de l’aluminium, de production du fer et la métallurgie au Cameroun, au Gabon et au Congo ». L’on évoque également « la production et la transformation du cuivre au Congo et du manganèse au Gabon, la production et l’artisanat minier dans les filières des ressources minérales précieuses en République centrafricaine (RCA), au Congo et au Cameroun, mais aussi la production et la transformation des sels de potasse, de magnésium et de chlorure de sodium au Congo ».
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Pour rappel, le 17 avril 2010 à Bangui, les chefs d’Etat de la Cemac avaient prévu l’élaboration de ce projet en concomitance avec le Code minier communautaire dont l’esquisse avait été présentée le 28 juillet 2017 à Douala. Cette politique s’appuie sur la vision minière africaine (VMA) et constitue le cadre de gouvernance de ce secteur minier au potentiel encore sous-exploité, étalé sur 30 200 000 Km² et constitué de pétrole, d’uranium, de l’or, du diamant, du calcaire, du fer et d’autres minerais.Du fait de la pauvreté dans laquelle continuent de baigner les 40 millions de personnes vivant dans cette partie de l’Afrique, l’on conclut que la gestion des revenus de l’exploitation de ces minerais est entourée de très peu de transparence.