Razel sollicite l’intervention de la présidence pour rentrer en possession d’une dette de 17 milliards de F due par Magil
L’entreprise française a saisi à cet effet, le secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh.
Dans le cadre de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football 2021, le constructeur canadien Magil s’est vu attribuer plusieurs marchés prioritaires en urgence, par le gouvernement Camerounais. Il s’agissait notamment de la réhabilitation du stade omnisport de Bépanda, des travaux d’aménagement de la pénétrante Est de la ville de Douala (qui sont à l’arrêt, ndlr), et enfin, les travaux de finition du stade d’Olembe qui a servi de cadre à la finale de la compétition évoquée supra. Pour s’assurer de la livraison de ces chantiers, Magil s’est attaché les services de plusieurs prestataires, dont l’entreprise Razel. Spécialisée dans les terrassements, le génie civil, les travaux souterrains et les travaux routiers, cette entité française a, selon les termes du contrat signé entre les deux parties, participé aux 3 projets sus-évoqués.
Sauf que, plus d’un mois après la fin de la Can, Razel attend toujours le paiement des prestations qu’elle a réalisées pour le compte de Magil. C’est du moins ce qui est contenu dans une correspondance qu’a adressée Frank Casteleyn, directeur Afrique centrale de Razel, à Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la Présidence de la République. Dans ce manifeste, il est précisé que l’entreprise française réclame à Magil, 4,7 milliards de F CFA pour des travaux de réhabilitation du stade omnisport de Bepanda, 1,9 milliard de F CFA sur le projet de la pénétrante Est de la capitale économique du Cameroun, et 10,3 milliards de F CFA pour des travaux d’achèvement du complexe sportif d’Olembe. Des réclamations que conteste l’entreprise canadienne. «Sur le chantier de la pénétrante Est, il n’existe pas de factures approuvées par le ministère des Travaux publics (maître d’ouvrage sur le projet) qui font l’objet d’une réclamation», affirme-t-elle. Concernant l’ordonnance de saisie conservatoire des créances dues par Magil auprès de plusieurs banques locales et du ministère des Finances, prononcée le 27 janvier 2022 par le Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, l’entreprise de Btp assure qu’il n’en est rien. « À ce jour, il n’existe plus aucun compte bancaire détenu par Magil au Cameroun qui ferait l’objet d’une quelconque saisie», a-t-elle confié à nos confères d’Africa Business+.
En dehors de Razel, Magil a également maille à partir avec d’autres sous-traitants engagés dans le cadre des travaux de finition du stade d’Olembe, avant la Can. Pour cette problématique spécifique, elle rejette la faute sur le ministère des Sports et de l’Education Physique. « Il n’existe aucune somme due par Magil’. Les sous-traitants du Minsep ont effectué des travaux dont l’approbation et le paiement ont été réclamés au Minsep [ministère des Sports, ndlr]. À ce jour, le Minsep retarde et reporte depuis des mois, sans aucune justification, l’approbation des décomptes qui contiennent les factures des sous-traitants, bloquant de ce fait tout paiement ».