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La société civile africaine s’associe au reste du monde pour intensifier le plaidoyer contre la privatisation de l’eau sur le continent

Ils se sont réunis du 21 au 26 mars dernier à Dakar à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’eau.

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’eau, des ONG et organisations syndicales regroupés au sein du Forum Mondial Alternatif de l’eau(FAME) se sont réunis du 21 au 26 mars dernier à Dakar au Sénégal. Objet de la rencontre ? Maintenir le plaidoyer collectif pour défendre le droit à l’eau et à l’assainissement pour les populations à travers le monde. Axés sur le thème, « l’accès à l’eau et à l’assainissement est une question de santé publique et un baromètre de démocratie », les échanges qui ont regroupé une centaine de participants ont permis de dresser un constat alarmant de la situation hydrique à travers le monde. L’eau douce ne représente que 2,8% des ressources en eau et en diminution ; la rareté de l’eau touche près de 40% de la population mondiale ; trois personnes sur 10 n’ont pas accès à des services d’eau potables gérés en toute sécurité ; plus de 2 milliards de personnes manquent d’installation d’hygiène et d’assainissement de base telles que les toilettes et latrine, les inondations représentent 70% des causes de décès liées aux aléas naturels …

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Participant à ces échanges, la coalition Our Water Our Rigth Africa(Oworac) qui regroupe des militants de la société civile, des syndicats africains ont quant à eux décrit la tentative de marchander l’eau en Afrique comme étant le plus grand obstacle à l’accès de cette denrée. « La privatisation est en train de devenir rapidement le nouveau colonialisme sur le sol africain, et le rassemblement des élites d’entreprises et des privatisateurs sur le sol africain, au Sénégal, cette année encore, est révélateur. C’est maintenant plus que jamais que les citoyens africains doivent se lever et résister au néocolonialisme que représente la marchandisation de l’eau » a réagit Sani Baba de l’ONG International des services publics. L’Owarac et les autres militants participants au Fame 2022 reconnaissent que la lutte pour l’eau est une lutte intersectorielle et internationaliste qui a besoin d’une solide orientation anticapitaliste féministe et à la fois centrée sur les personnes. Ils appellent également les gouvernements à cesser d’utiliser le modèle néolibéral de recouvrement intégral des coûts pour les services d’eau et à rompre les liens avec les entreprises qui cherchent à tirer bénéfice de l’eau. « Alors que les cadres et financiers privés de l’eau arrivent sur le continent pour le Forum Mondial de l’eau, nous nous rappelons les héritages du colonialisme inhérents à l’ordre mondial actuel. Nous ne sommes pas en 1884, l’Afrique n’est pas à vendre. » a déclaré Akinbode Oluwafemi de Corporate Accountability & Public Participation Africa (CAPPA) a déclaré au nom de l’Oworac.

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Pour Younoussa Abbosouka du Centre Africain pour le plaidoyer, « les conflits entre les entités gérant l’eau publique et les dysfonctionnements ne sont pas le fruit du hasard, mais de la mauvaise gouvernance ou de la corruption. C’est intentionnel. Pour les grandes entreprises de l’eau, cela justifie la libéralisation et la possibilité de faire avancer leur programme de privatisation » a-t-il déclaré. Et Ewoukem du Syndicat national autonome des travailleurs de l’énergie de l’eau et des Mines du Cameroun de réagir : « La privatisation de l’eau enrichit certains responsables gouvernementaux et multinationales et contribue en même temps à propager la pauvreté au sein de la majorité de la population ».

A l’échelle planétaire, les discussion de Dakar ont débouché sur l’appel à de multiples réformes notamment : une convergence d’initiatives et actions pour lutter pour le respect des droits à l’eau et à l’assainissement de la terre ; une campagne internationale visant à sensibiliser, renforcer les capacités des communautés rurales et urbaines et des peuples autochtones ; la création au sein du système des nations unies d’une haute autorité indépendante de l’eau, et la création d’une Conférence autochtone des nations Unies sur l’eau.

Au niveau Africain, l’Owarac accentue le plaidoyer auprès des Etats pour rejeter toute forme de contrôle des services de l’eau par des entreprises, y compris par le biais des partenariat public-privé, s’acquitter de l’obligation de respecter, de protéger et de réaliser le droit humain à l’eau pour tous en donnant la priorité à des investissements publics solides. Ils plaident également auprès des Etats africains pour le respect et la protection des moyens de subsistance des travailleurs,  la résistance aux pressions des institutions financières internationales, des entreprises privées de l’eau et la garantie de l’accès universel à l’eau potable, indépendamment de la capacité de paiement pour les populations.

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