Le Cameroun veut monter en puissance dans la lutte contre la Cybercriminalité
Le Minpostel a défendu vendredi dernier devant la Commission des Affaires étrangères de la chambre basse du parlement, un projet de loi y afférent.
Les hackers sont de plus en performants. D’un coin du monde, ils peuvent mettre mal les institutions d’un Etat bien établies en ligne. Des exemples sont légions tant sur le plan politique, économique que sociale. Le gouvernement camerounais à travers le ministère des Postes et des télécommunications (Minpostel), a fait de la cybercriminalité un cheval de bataille car le scamming représente environ 60% des cas de cybercriminalité ayant entraîné des dommages estimés à 7 milliards depuis 2010.
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Près de 6 000 cas d’usurpation d’identité des personnalités et Institutions ont été recensés depuis 2018 parmi lesquels 3 943 ont été fermés grâce au concours de l’Antic en collaboration avec Facebook. Une trentaine d’administrations publiques camerounaises ont vu l’apparence de leurs sites web changer de manière frauduleuse (webdefacement). Autant de fléaux qui ont amené le gouvernement à renforcer ses outils de lutte contre la cybercriminalité dans l’optique de prévenir des risques futurs. C’est ce qui justifie le passage du ministre des Postes et des télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, vendredi dernier devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Le membre du gouvernement y est allé défendre le projet de loi qui autorise le Président de la République à procéder à l’adhésion du Cameroun à la convention de Budapest sur la cybercriminalité, adoptée le 23 novembre 2001 à Budapest (Hongrie). Cette convention est ouverte aux Etats non Européens.
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Ce projet est important au regard des enjeux de l’heure, selon le Minpostel : « Notre pays est engagé dans le développement de l’économie numérique. Les fléaux liés à la cybercriminalité sont transfrontaliers. On peut commettre un crime et l’auteur est à l’étranger et la preuve se trouve dans un autre pays. Cette convention permet au Cameroun de renforcer sa coopération internationale. Elle va nous permettre de mettre à niveau notre loi sur la cybercriminalité et définir davantage les actes de cybercriminalité pour les identifier afin que, les juges soient mieux outillés pour les sanctions ». Et d’ajouter : « Comme on avait déjà engagé tout un programme de lutte contre la cybercriminalité, nous allons avec cet instrument, monter en puissance et être en phase avec la communauté internationale ».
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Cette convention va permettre au Cameroun de renforcer sa coopération dans la lutte contre la cybercriminalité avec les autres pays membres. Elle est entrée en vigueur le 1er juillet 2004 et compte à date 67 signataires parmi lesquels 11 pays africains.
René Ombala