Cameroun : la hausse du prix de la bière se précise
Après la farine de blé, la baguette de pain…, le gouvernement devrait valider dans les jours à venir une augmentation de 50 Fcfa sur le prix de la bière, soit +8% du coût actuel de la bouteille de 65 cl.
Lors d’un point de presse conjoint organisé dans le cadre de la Cameroon Alcohol Producers Association (Capa), le 23 février dernier à Yaoundé, la Société anonyme des brasseries du Cameroun (Sabc), l’Union camerounaise des brasseries (Ucb) et Guinness Cameroon S.A avaient adressé en creux, une requête à l’attention des autorités camerounaises afin que celles-ci donnent leur aval pour une nouvelle hausse du prix de la bière. Leurs dirigeants présents à ce rendez-vous avaient invoqué d’énormes pertes pour leurs entreprises depuis la survenue de la pandémie du coronavirus avec les graves perturbations qu’elle a occasionnées sur la chaîne d’approvisionnement sur le marché mondial, combinées à l’explosion des cours des matières premières et du fret maritime – la hausse du prix du fret atteint jusqu’à 400% au départ de certains pays exportateurs. Ces pertes se sont aggravées depuis le début de la guerre en Ukraine et, selon le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam) qui a plaidé le 18 mars dernier pour un nouvel ajustement du prix de la bière face au Premier ministre, aux ministres de l’Economie, de l’Industrie, de l’Agriculture et du Commerce, la situation des matières premières et du fret a entraîné des surcoûts de 20% sur la production d’un hectolitre de bière et des pertes cumulées d’au moins 44 milliards Fcfa chez les brasseurs camerounais.
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Le plus grand mouvement patronal du Cameroun plaide pour une révision du prix à hauteur de 8% par sur la bouteille de 65 centilitres de bière, soit 50 Fcfa de plus sur le prix public conseillé actuel, fixé de commun accord entre les sociétés brassicoles et le gouvernement en 2019. Pour l’année 2022, cet ajustement devrait permettre aux entreprises du secteur de récupérer 28 milliards Fcfa sur les surcoûts d’importations. Le Gicam présente l’industrie brassicole locale comme étant celles qui est le plus exposée aux facteurs exogènes, tant « elle utilise massivement des matières premières, des emballages, des équipements et des pièces de rechange majoritairement importés, l’offre locale étant soit insuffisante soit inexistante ». Si la requête du Gicam recevait un écho favorable du gouvernement, cet ajustement à la hausse du prix de la bière serait une fois de plus imputée au consommateur final, qui a déjà du mal à avaler la pilule amère de l’augmentation du prix du sac de farine de blé de 50 kilogrammes (+5000 Fcfa) et de la baguette de pain (+50 Fcfa).
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