Zlecaf : la Cemac et la Ceeac harmonisent leurs politiques d’industrialisation et commerciale
Les experts des 11 pays de ces deux communautés se sont réunis du 15 au 17 mars 2022 à Douala à l'effet de proposer des pistes d'élaboration d'un Plan directeur d'industrialisation et de diversification économique, et d'une politique commerciale unifiée, dans le cadre de l'effectivité de la Zone de libre-échange continentale africaine, en Afrique centrale.
Plus d’un an après l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), l’Afrique centrale, regroupée autour de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac), continue de peaufiner une stratégie commune pour conquérir ce vaste marché d’environ 1,2 milliard de consommateurs. Les directeurs généraux en charge du commerce, de l’industrie, du plan, les négociateurs en chef, les services douaniers et autres experts des organisations patronales et interprofessionnelles des secteurs privés, explorent, par conséquent, les voies et moyens pour jeter les bases d’une harmonisation des politiques commerciales et industrielles des 11 États de ces deux communautés régionales (Cameroun, Congo, Tchad, Guinée Équatoriale, Centrafrique, Gabon, Angola, République démocratique du Congo, Sao Tomé et principe, Burundi, Rwanda).
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Les experts de ces pays ont planché sur le cadre de référence pour la conception, d’un Plan directeur d’industrialisation et de diversification économique (Pdide), la présentation des contours du Pdide, et celle du projet d’harmonisation des politiques commerciales. « L’atelier régional d’harmonisation des cadres de stratégies et de politiques commerciales et industrielles communes de soutien à la mise en œuvre de la Zlecaf en Afrique centrale est d’une importante portée pour la sous-région, étant donné que sa performance industrielle reste en construction. Nous avons seulement 3% de commerce intra-Afrique centrale. Ce qui veut dire que 97% de nos exportations de matières premières brutes vont vers le reste du monde. En enrichissant les autres, nous exportons nos emplois», s’est exprimé Adama Ekberg Coulibaly, chef des initiatives sous régionales de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), représentant de la Secrétaire exécutive de cette institution.
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Si des avancées vers une harmonisation des politiques commerciales et industrielles de la Cemac et la Ceeac ont été enregistrées, en termes de tarif extérieur commun à 11 États, de code des douanes à 11 États, la politique commerciale et industrielle commune Ceeac-Cemac devra être adoptée après les travaux de Douala. « Nous avons deux zones de libre-échange qui se chevauchent. Mais la zone de libre-échange unifiée tarde à se mettre en œuvre. Nous voulons qu’un opérateur économique ne dispose désormais que d’un seul agrément co-signé par les présidents des commissions des deux communautés », a fait observer le président du Programme économique régional de la Cemac (PER Cemac), représentant du ministre de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
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« Cette importante rencontre va se pencher sur deux thématiques : comment faire en sorte que les 11 économies de la sous-région se rassemblent autour d’un seul instrument commun de soutien à l’économie, à la diversification et à la Zlecaf, qui est une opportunité de produire et d’exporter les produits industriels. Pour cette sous-région, nous n’avons pas encore de plans, ni de produits », pense Shey Jones Yembe, le représentant du président de la Commission de la Cemac. Les documents relatifs aux politiques commerciales et industrielles de la Cemac et la Ceeac ont été élaborés depuis 2017, à travers le « Consensus de Douala », adopté lors de la 33ème session de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique centrale.
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Auparavant, en 2007, un comité de pilotage de la rationalisation des CER avait été mis sur pied afin de peaufiner ce processus. Il est important de relever que l’atelier de Douala entre dans le cadre de la création d’une nouvelle communauté économique régionale en remplacement de la Cemac et de la Ceeac. D’après Shey Jones Yembe, les résolutions issues de l’atelier de la capitale économique camerounaise seront examinées par les chefs d’États d’Afrique centrale conformément à l’Agenda 2061 de l’Union africaine.