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Filière avicole : la grippe aviaire à l’Ouest fait les bonnes affaires des éleveurs à Yaoundé

A cause de l’interdiction de sortie de la région des poulets du fait de la découverte récente d’un foyer du Virus H1N1 à Bafoussam, les prix des poulets ont explosé dans les marchés de la capitale camerounaise.

Il y a un mois et demi déjà que l’épizootie de la grippe aviaire a fait son apparition dans la région de l’Ouest, le plus grand bassin avicole du Cameroun, dans une exploitation avicole à Kongso dans la commune d’arrondissement de Bafoussam 3e. L’information avait été rendue publique le 5 février dernier par le délégué régional de l’Elevage, des Pêches et des industries animales. Et depuis lors, la région de l’Ouest est en état d’alerte. Le Gouverneur de la région, Awa Fonka Augustine, a par la suite pris une série de mesures préventives, visant à circonscrire la maladie pour éviter sa propagation dans les autres régions. Parmi celles-ci, la mise en œuvre des opérations d’abattage sanitaire d’urgence dans les foyers identifiés, leur destruction par incinération et enfouissement sous le contrôle des responsables des services vétérinaires avec l’appui des forces de maintien de l’ordre.

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L’autorité administrative a en outre conditionné les mouvements de poulets dans son territoire de compétence. « Les déplacements des volailles et produits des fermes avicoles à l’intérieur et à l’extérieur de la région de l’Ouest ne sont autorisés que pour les fermes détentrices d’un résultat du test PCR négatif datant de moins d’une semaine ou du test ELISA négatif datant de moins de 72 heures, délivré par le Laboratoire national vétérinaire (Lanavet). La veille sanitaire est instituée sur l’ensemble du territoire de la région de l’Ouest », indiquait alors Awa Fonka Augustine. Ces restrictions ont limité les mouvements de volailles, notamment à l’extérieur de la région. La plupart des producteurs, soumis à ces tests préalables proposés par la société des Cabinets et Pharmacies Vétérinaires du Cameroun (Caphavet), déplorent ces tracasseries et préfèrent écouler leurs produits sur le marché local.

Un mal pour un bien

L’épizootie a entrainé une relative rupture dans la chaine d’approvisionnement du poulet et des sous-produits aviaires. La région de l’Ouest est privée des autres marchés à l’échelle nationale, et ne peut plus commercer pleinement avec les autres régions, notamment le Centre. A Yaoundé, cette nouvelle épizootie semble plutôt faire les affaires des producteurs, qui se frottent les mains en raison d’un relèvement des prix dû à cette situation. « Les éleveurs d’ici (Yaoundé) sont plutôt satisfaits par la situation. Vous savez, Bafoussam ravitaille les marchés de Yaoundé, et lorsque le poulet de Bafoussam arrive sur le marché, ça entraine automatiquement une baisse des prix parce que les éleveurs de l’Ouest sont là pour vite écouler leurs produits et repartir. Si le poulet se vend à 2500 FCFA, dès lors qu’un éleveur de Bafoussam arrive sur le marché, le poulet va chuter à 2300 voire 2200FCFA. Donc, c’est une situation qui arrange les revendeurs et les producteurs de Yaoundé », explique Otis Sarl, promoteur de la ferme « Les poulets d’Otis » à Yaoundé.

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Il va sans dire que la grippe aviaire dans la région de l’Ouest affecte également l’équilibre au niveau des prix. Depuis l’apparition de l’épizootie, les prix du poulet sont repartis à la hausse dans la capitale. Il faut débourser désormais jusqu’à 3500 FCFA pour s’offrir un poulet de 45 jours, contre 2800 FCFA avant la maladie ; et jusqu’à 3000 FCFA pour les poulets de 35 à 40 jours, alors qu’ils coûtaient préalablement au plus 2700 FCFA. Au demeurant, si l’épizootie se prolonge au-delà du premier trimestre 2022, et que les mesures restrictives sont maintenues au niveau de la région de l’Ouest, ceci pourrait occasionner une pénurie de poulets dans les marchés de Yaoundé, et par conséquent un renchérissement plus accru des prix. Pour rappel, selon l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic), les épizooties de grippe aviaire de 2016 et 2017 au Cameroun ont causé près de 16 milliards de FCFA de pertes aux opérateurs de la filière.

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