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Greenpeace et ses partenaires dénoncent la mise en concession de 400 000 hectares de forêt au Cameroun

Dans un communiqué rendu public le 16 mars 2022, ces organisations de protection de la biodiversité appellent le gouvernement camerounais à annuler l’appel d’offres du Ministère des Forêts et de la Faune (Minfof) de décembre 2021.

Greenpeace Afrique (GPA) et ses partenaires Green Development Advocates (GDA) et Service d’appui aux initiatives locales de développement (Saild). Un caillou dans la chaussure du gouvernement camerounais. Comme à leur habitude, les trois organisations qui disent promouvoir la protection de la biodiversité viennent de commettre un autre communiqué contre le Minfof. En cause, le lancement par ce dernier, le 16 décembre 2021, d’n avis d’appel d’offres pour l’attribution en exploitation de cinq concessions forestières représentant environ 400 000 ha dans les régions de l’Est et du Centre, soit quatre unités forestières d’aménagement (UFA) de la région de l’Est et une dans le Centre. Par ailleurs, pour combler les pertes dont ont été victimes les exploitants de bois exerçant dans ces régions en raison de la situation sécuritaire peu stable ces dernières années, l’Etat a pris la décision d’ouvrir quatre autres UFA uniquement  aux « sociétés ayant des UFA dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NoSo) ».

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C’est ce processus que veulent bloquer, ou tout simplement annuler, GPA, GDA et Saild dans un communiqué conjoint rendu public le mercredi 16 mars 2022. Excipant, selon GPA, de ce qu’« allouer cette superficie de forêt  qui prend pour argument la crise dans le NoSo est contradictoire et paradoxal dans un contexte où cette mesure fait peser des menaces sur les riverains et la biodiversité ». Pour GDA, « c’est insoucieux  de continuer d’exploiter la forêt au nom du développement, quand on sait que ces activités ne bénéficient qu’à un cercle très restreint de personnes. La forêt n’est pas une ressource illimitée ». Saild, enfonce le clou : « La politique forestière du gouvernement viole l’ensemble des engagements internationaux du Cameroun en la matière. La solution du développement ne se trouve pas dans la destruction de la forêt. Le Cameroun peut se développer sans se détruire ».

Choix cornélien

« Un choix cornélien pour nos pays pauvres qui comptent entre autres sur l’exploitation forestière pour se développer », confie un responsable du Minfof. Notre source souligne que « nous ne pouvons pas arrêter de compter sur les forêts alors qu’elles génèrent richesse et emplois. Dans nos villages, il y a un réel engouement dès l’arrivée d’un exploitant forestier. Cependant, nous sommes conscients qu’il faut encadrer l’activité comme dans tous les secteurs au Cameroun. Le Minfof a une brigade nationale et des démembrements pour veiller au respect des cahiers de charges ».

Le communiqué de Greenpeace Afrique et ses partenaires est publié alors que le Cameroun s’apprête à célébrer la journée internationale des forêts (instituée en 2012 par l’assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), ndlr) sur le thème « Les forêts et une production et une consommation durables ». Pour l’édition 2022, l’ONU appelle à « choisir un bois durable pour les personnes et la planète ».

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Pour rappel, selon le document sur la « Situation des indicateurs de développement durable au Cameroun, édition 2021 » élaboré par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), « en 2017, les superficies forestières occupent 47% de la superficie terrestre du Cameroun, la superficie forestière sous aménagement est de 6 861 391 ha soit 14,41% de la superficie terrestre (2015) et, sur la période 2008 à 2016, la superficie des terres dégradées est estimée à 120 millions d’ha ». Par ailleurs, selon un document publié en octobre 2018 par le Port autonome de Kribi, le secteur forestier camerounais a contribué à plus de 3% au produit intérieur brut (PIB) au Cameroun entre 2016 et 2017. Une contribution supérieure à celle, par exemple, du secteur minier hors pétrole qui était de 0,18% du PIB en 2010.

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