Farine de blé : le gouvernement autorise la hausse du prix du pain à 150F
Cette augmentation a été entérinée mardi 15 mars 2022, au cours d’une réunion de concertation qui a rassemblé autour de la même table, les meuniers, les syndicats de boulangers et le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.
Le 1er mars 2022, au terme d’une opération de contrôle de la disponibilité et de la stabilité des prix des denrées alimentaires dans les marchés de Yaoundé, le ministre du Commerce avait laissé entendre que le prix de la baguette de pain de 200g, ainsi que celui du sac de farine de 50 kg pourraient connaître dans un avenir proche, une augmentation significative. Le membre du gouvernement adossait alors cette future hausse, à la guerre qui oppose la Russie (principal fournisseur du Cameroun en blé) à l’Ukraine. «C’est peut-être maintenant que le prix du pain risque d’augmenter réellement avec le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine. Les frontières de la Russie sont fermées, elle n’exporte plus. Il faut donc craindre pour le prix du pain », avait-il déclaré.
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Depuis le 15 mars 2022, les craintes du Mincommerce ont cédé la place à la réalité. En effet, au terme d’une réunion de concertation à laquelle ont participé le Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC) et des représentants de la corporation des boulangers, le ministère du Commerce a décidé de concéder à ces derniers, les ajustements qu’ils réclamaient à cor à cri, afin de faire face à l’augmentation des coûts de production, induites par la hausse prix du blé à l’importation. Dans le détail, les boulangers ont obtenu du ministère du Commerce, l’autorisation de commercialiser la baguette de pain de 200 grammes à 150 FCFA, alors que depuis 2008, elle coûtait 125 FCFA. Les meuniers quant à eux, vont désormais vendre le sac de farine de 50 kg (entrée de gamme-sortie usine) à 24 000 FCFA, contre 19 000 FCFA, il y a encore quelques jours. Une information que confirme le Gimc. « Le sac de farine de 50 kg, entrée de gamme-sortie usine, passe de 19 000 FCFA à 24 000 FCFA. C’est effectif depuis ce matin (17 mars 2022)», indique Alfred Momo Ebongue, Secrétaire général du Groupement des industries meunières du Cameroun. A en croire ce dernier, cette mesure tombe à point nommé, car elle va leur permettre d’apurer une partie de leurs dettes «On avait besoin de ça pour commencer à éponger nos dettes envers nos fournisseurs, qui nous disaient que faute de quoi, même les navires en cours, ne connaitraient pas de déchargement. Les multinationales disaient même que si le prix de la farine restait en l’état, elles préféraient réorienter la destination Douala vers des ports où elles ont des filiales plus rentables», a-t-il ajouté.
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Du côté des boulangers, c’est le même son de cloche. «Au sortir de la réunion que nous avons eu hier avec l’administration centrale à Yaoundé, les associations de consommateurs et les associations de meuniers, il a été décidé que le sac de farine passerait de 19 000 F à 24 000 F. Depuis ce matin (16 mars 2022, ndlr), les meuniers appliquent la décision. En contrepartie, nous avons demandé au ministre qu’il fallait revoir le prix du pain. Et effectivement, il a donné l’autorisation pour que le prix du pain passe de 125 à 150 FCFA. Donc à partir de ce jeudi 17 mars 2022, le pain va passer à 150 FCFA», a confié au journal Le jour, Joseph Feunou, président régional pour le Littoral, du Syndicat national des patrons de boulangeries.
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Bien qu’ils jugent salvatrice, la nouvelle mesure entérinée par le ministère du Commerce, les meuniers indiquent cependant que cette dernière n’est peut-être que temporaire. En effet, elle pourrait connaître des ajustements en fonction de l’évolution des prix du blé à l’importation. « Nous pouvons maintenant demander à nos fournisseurs de nous faire de nouvelles offres pour le mois de mai. D’être rassurés déjà que les navires attendus vont être déchargés. Maintenant , si le prix de la tonne de blé continue d’augmenter à la vitesse à laquelle elle a augmenté ces derniers temps, à très court terme on sera obligé de s’asseoir pour réfléchir de nouveau», a souligné Alfred Momo Ebongue.