Electricité : la production de la centrale de Memve’ele remonte à 85MW
Avec le retour des pluies et une remontée de l’hydrologie du bassin du fleuve Ntem qui accueille ce barrage, la production d’électricité qui était en chute libre est revenu à son niveau habituel
Comme principale cause des interruptions récurrentes dans la fourniture du service public d’électricité, enregistrées après la CAN, le gouvernement camerounais avait, pointé du doigt « la crise hydrologique consécutive aux changements climatiques qui affectent le monde entier et qui impactent au niveau national la production de plusieurs barrages hydroélectriques, à l’instar de ceux de Memve’ele sur le fleuve Ntem, et de Lagdo sur le fleuve Bénoué » pouvait-on lire sur un communiqué de René Emmanuel Sadi, porte-parole du Gouvernement. Pour le cas spécifique de Memve’ele, c’est depuis le début de l’année 2022 que la production d’électricité est en baisse. Elle est passée de 90 Mw par jour à 35 Mw, soit une chute de 55%. Cette situation conjoncturelle qui avait conduit à l’arrêt d’une grande partie des turbines de l’ouvrage faute d’eau, est désormais passée. Depuis le 09 mars dernier, Electricity Development Corporation (EDC) l’entreprise de patrimoine qui exploite provisoirement ce barrage annonce que sa production est revenue à la normale. « Depuis le 12 mars 2022, nous sommes capables d’injecter 60MW aux heures pleines(8h-18h) et 85MW aux heures de pointes à la demande du Grid Dispatch » écrit le DG de EDC, dans une correspondance adressée ce 15 mars au Ministre de l’eau et de l’énergie.
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Avec le retour des pluies et une remontée de l’hydrologie du bassin du fleuve Ntem qui accueille ce barrage Théodore Nsangou table même sur une progression-stabilisation de ses capacités d’injections dans le réseau Interconnecté Sud(RIS) ce qui devrait réduire les délestages en chaine dans la plupart des localités des régions du Centre, du Littoral, du Nord-Ouest, de l’Ouest, du Sud et du Sud-Ouest. « Tel que l’hydrologie continue de progresser, il est possible dans les tous prochains jours de garantir 85MW à toute heure de la journée à la demande du Grid Dispatch à condition que toutes les contraintes du réseau de transport soient levées notamment dans le corridor Littoral permettant de maximiser la production hydroélectrique au détriment de la production thermique » écrit-il.
Potentiel inexploité
D’une capacité installée de 211 Mw, le barrage hydroélectrique de Memve’ele qui n’injecte que 90 MW depuis sa mise sous tension en avril 2019. La raison ? L’achèvement de la construction de la ligne de transport d’électricité 225 kV entre Nyabizan et Yaoundé fait face depuis janvier 2022 à une nouvelle opposition des populations riveraines qui demandent à être indemnisés. La livraison de cette infrastructure conditionne le fonctionnement à plein régime de la centrale du barrage de Memve’elé. Pourtant, l’on est loin d’être sortis de l’auberge « il ne reste que deux (2) pylônes à construire sur la ligne de transport Memve’ele-Ahala et nous sommes bloqués par les travaux de déroulage des câbles dans le département de la Mefou et Afamba depuis le 11 janvier 2022. Les populations affectées par le projet réclament le paiement de leurs indemnisations or le décret d’indemnisation signé par le premier ministre chef du Gouvernement ne nous est pas encore parvenu bien que le projet de décret d’indemnisation ait été visé et transmis par la présidence depuis 2018. Cette situation est particulièrement préoccupante» écrit Théodore Nsangou.
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