Le FMI et le Gicam préconisent la revalorisation du Smig pour faire face à l’inflation
Le Fonds Monétaire International et le Groupement Inter-patronal du Cameroun croient savoir que pour maîtriser l’inflation dans un contexte marqué par une conjugaison de crises géopolitiques, le Gouvernement doit autoriser les entreprises à appliquer les surcoûts sur les prix des produits importés, mais aussi adopter un relèvement du pouvoir d’achat à travers la revalorisation du Smig.
L’actualité de l’économie camerounaise est dominée ces derniers temps par la problématique de l’inflation sans cesse galopante en raison d’une conjonction de facteurs. D’abord à cause de la pandémie de Coronavirus qui a entrainé une hausse des cours des matières premières sur le marché international, et une explosion des coûts du fret maritime ; ensuite en raison de la série de crises géopolitiques qui secoue le monde, notamment celle russo-ukrainienne, avec comme corollaire une suspension des importations des matières premières en provenance des deux pays.
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Et cette situation préoccupe le Fonds Monétaire International (Fmi). D’ailleurs son Représentant résident au Cameroun, Nicholas Staines, accompagné de Du Prince Tchokote, Économiste au Bureau du Fmi, a tenu le 4 mars dernier une séance d’échanges, par visio-conférences avec le Groupement Inter-Patronal du Cameroun, représenté par son président, Célestin Tawamba, était assisté de ses deux vices, Essobmadje Mbang et Emmanuel De Tailly, y compris de la directrice Exécutive de l’institution Aline Mbono.
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Les échanges ont porté sur la conjoncture des Entreprises et ses perspectives à court terme, dans un contexte marqué par les tensions inflationnistes qui se renforcent depuis le 4ème trimestre 2021 et s’aggravent avec les crises militaires et géopolitiques actuelles, et qui ont des répercussions sur lesdites entreprises, dont certaines sont menacées de fermeture du fait des risques de ruptures d’approvisionnements en intrants.
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Le Fonds monétaire international et le patronat se sont accordés sur l’urgence de trouver dans l’immédiat des solutions pour tenter de maîtriser l’inflation. Pour ce faire, l’institution de Bretton Woods et le secteur privé sont favorables à une répercussion partielle des surcoûts sur les prix aux consommateurs, et préconisent également le relèvement du pouvoir d’achat à travers une revalorisation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). Ils invitent en outre le Gouvernement à envisager des possibilités de subventions pour certains produits sensibles et les incitations à l’utilisation des matières premières locales.
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D’autres facteurs aggravant de cette crise ont été également abordés. Il en a été ainsi de l’extension du Programme d’évaluation de la conformité avant embarquement des marchandises importées en République du Cameroun (Pecae), des contraintes de la réglementation des Changes et des risques de relèvement des taux d’intérêts sur les marchés financiers au regard de la crise en mer noire. « Le FMI a insisté sur la nécessité de garantir le bon fonctionnement de l’économie de marché dans lequel l’Etat joue efficacement son rôle de régulation et le secteur privé celui de la création de richesses et d’emplois. L’utilisation de la réglementation de changes comme instrument de restriction du commerce ou encore des politiques de régulation des prix qui obligent à des subventions mérite à cet effet d’être interrogée », rapporte le Gicam.
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