Insécurité alimentaire : une menace de famine plane sur près d’un million de personnes à l’Extrême-nord
A l’origine de l’annonce du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) Cameroon, notamment la rareté des pluies et l’insécurité dans cette région.
On pourrait penser à une redite. Mais cette fois-ci, l’information est de la représentation locale de l’Ocha. Comme elle, dans un article publié la semaine dernière, l’ONG Action contre la faim (ACF) se veut plus précise : « Pour diverses raisons, environ 901 042 personnes auront beaucoup de mal à s’alimenter dans les prochains mois dans la région de l’Extrême-nord. »
Selon Ocha Cameroon, elles sont d’ordre sécuritaire et climatique (rareté des pluies). Mais pas seulement. L’entité qui coordonne l’action humanitaire au Cameroun invoque également « les attaques des oiseaux granivores et des pachydermes sur les cultures qui ont sérieusement perturbé la saison agricole 2021 ».Pour toutes ces raisons, elle parle de « menace à la sécurité alimentaire de plusieurs communautés ».
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ACF est va plus loin dans les constats. Elle renseigne sur les ruptures de stocks alimentaires qui affectent déjà surtout les familles pauvres de l’Extrême-nord. Cette période dite de soudure (moment où les produits des récoltes précédentes viennent à manquer, ndlr) est précoce cette année. Les observateurs la situent généralement au mois de juin de chaque année. De sorte que des mesures sont prises en amont pour la gérer pour que les familles ne manquent de nourriture. En plus de la brusquerie de la survenue de la période de soudure, l’on observe une inflation des prix des céréales sur les marchés. La délégation régionale de l’Agriculture et du Développement rural de l’Extrême-nord, par l’ONG ACF créée en 1979 par un groupe d’intellectuels français, révèle à ce propos qu’« à Makary par exemple, le prix du sac de 92 kg de mil, principale denrée de base locale, est passé de 20 000 FCFA en janvier 2021 à 28 000 FCFA en janvier 2022, soit une hausse 29 % ».
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