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TCS : l’ancienne directrice de la CMCA charge Amadou Vamoulké

Au cours de son contre-interrogatoire, Antoinette Meyoa Meyeng a rejeté toute la responsabilité de la distraction présumée en coaction des plus de 212 millions de FCFA sur l’ex-directeur DG de la Cameroon Radio and Television (CRTV).

Ordres de facturation, en échange de services pour ses clients, les ordres de payer des factures, les articles publicitaires, les dépenses. Selon l’ancienne directrice de la Cameroon Marketing Communication Agency (CMCA), telles sont, entre autres, les directives qu’elle recevait d’Amadou Vamoulke. A l’audience du 8 février 2022, Antoinette Meyoa Menyeng épouse Essomba renseigne le tribunal sur le fait que l’ex-DG de la CRTV, par ailleurs gérant statutaire de la CMCA, donnait des ordres formels qu’elle ne faisait qu’exécuter mais qui fondent aujourd’hui les chefs d’accusation qui pèsent sur les deux.

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Seulement, au cours de son contre-interrogatoire, Dame Meyoa Meyeng se désolidarise de cette gestion jugée ténébreuse : « Qu’il assume en tant que gérant statutaire» L’ancienne directrice de la CMCA dénonce alors ce qu’elle considère comme « une pratique managériale peu orthodoxe sous l’ère Vamoulké » : « Il y avait une concentration de pouvoirs à travers l’endos des chèques venant des 10 régions du Cameroun. Les chèques doivent être acheminés à Yaoundé aux frais de la CMCA pour être endossés parce que c’est Monsieur Amadou Vamoulke qui en avait l’exclusivité. » A l’analyse, d’après l’accusée, cette pratique a eu des conséquences préjudiciables au bon fonctionnement de l’entreprise : « Evidemment, cela créait d’énormes problèmes parce qu’au terme de l’endos, et après dépôt à la banque, certains de ces chèques étaient retournés auprès de la CMCA pour provision insuffisante. C’est sans compter les retards d’01 mois, 03 semaines, que cela occasionnait».

Gestion des finances

Amadou Vamoulké et dame Antoinette Meyoa sont poursuivis pour détournement présumé et en coaction de la somme de 212 millions de FCFA courant 2005-2006. Ce montant est relatif aux dépenses dites injustifiées eu égard à l’absence de certification des factures et des bons de commande par la comptabilité matière.

Pour l’ex-DG de la CRTV, sa qualité de gérant statutaire de la CMCA n’occulte pas la responsabilité de la directrice de la CMCA. « Je signais les chèques. Qui ordonnait la préparation desdits chèques et qui me les envoyait pour signature avec notes explicatives ? », questionne Amadou Vamoulké.

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D’entrée de jeu, l’ancienne directrice de la CMCA rappelle que la structure dont elle assurait la direction « n’est pas une épicerie ». Qu’avant son arrivée à la CMCA, un nouvel organigramme avait été mis en place. Cet organigramme est effectif de par la décision numéro 00661 du 16 novembre 2005 portant nomination des chefs de service et assimilés à la CRTV. Elle évoque la configuration de la CMCA avec ses services. « C’est dire que je ne fonctionnais pas seule», Antoinette Meyoa épouse Essomba fait savoir que chaque service avait ses attributions et travaillait. « Il y avait une unité des finances qui n’était pas tenue par moi. Donc, je ne saurais préparer les chéquiers, je ne les remplissais pas. Au-dessus de ce service d’unité des finances, il y avait un directeur général adjoint en charge de la comptabilité et de finances, aujourd’hui décédé », argue-t-elle. Elle nie toute implication dans la gestion financière de la structure : « En tant que directeur de la CMCA, on ne pouvait pas me donner la position du compte bancaire parce que c’est le chef de service de l’unité des finances qui était habilité à accomplir les formalités administratives avec la banque».

En outre, Antoinette Meyoa affirme n’avoir jamais participé à l’élaboration du budget. Ce travail relève des attributions des services de la comptabilité. Elle prend fonction le 17 novembre 2005. « Le Conseil d’administration qui approuve tous les documents, notamment le budget, se tient en général entre les mois de décembre et de janvier. Comment aurais-je pu en 01 mois élaborer le budget ? C’est invraisemblable».

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Spécialiste en markéting et communication, Antoinette Meyoa dit avoir exercé ses activités dans le cadre de ses attributions. Celles-ci consistent à analyser et à fixer des objectifs et les délais pour les atteindre. A cela s’ajoute le contrôle du niveau de réalisation.  A la tête de la CMCA, elle travaillait au coaching des équipes commerciales : « Mes rapports d’activité découlaient de mes attributions. En tant que gérant statutaire, avez-vous fait un rapport de gestion comme le demande la loi Ohada ? Vous ne l’avez jamais fait », a-t-elle incriminé son ancien supérieur hiérarchique, Amadou Vamoulké. Sur ce, le tribunal a renvoyé les parties à la période du 21 au 25 février 2022 pour la suite des auditions des accusés.

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