Pour stopper la propagation du choléra, le gouvernement envisage une campagne de vaccination
Après le cap de 1000 cas franchi, les autorités sanitaires entament dès ce 18 février 2022, une opération de lutte contre la maladie endémique qui se propage à grande vitesse dans les Régions du Cameroun. L'Etat envisage par ailleurs accentuer les campagnes de prévention et de sensibilisation contre la pathologie.
L’alerte a été donnée par le Ministre de la santé ce 6 février 2022. Manaouda Malachie répercutait ainsi les chiffres du choléra dont les premiers cas ont été signalés dans la Région du Sud-ouest. Au 6 février 2022, les différents foyers de résurgence de cette maladie hautement contagieuse se cristallisaient autour de 5 Régions (le Sud-ouest, Littoral, Sud, Extrême-Nord, Centre) dont 4 actives, 18 districts de santé, 1242 cas déclarés, et 35 décès enregistrés. Les Régions du Sud-ouest et du Littoral affichaient le plus grand nombre de cas et de décès. Les résultats de la surveillance épidémiologique ont débouché, en janvier 2022, à la détection des premiers cas suspects dans la localité de Tiko, dans le Sud-ouest Cameroun et à Melong, petite bourgade du Département du Moungo, Région du Littoral.
Lire aussi : Planification : les hypothèques qui menacent le succès de la SND30
Rendu au 17 février 2022, le compteur des cas affiche officiellement 1055 cas de personnes atteintes par le vibrion cholérique. La Région du Sud-ouest demeure l’épicentre de la contamination avec 1055 cas déclarés. Talonnée par la Région du Littoral: 77 cas, le Sud: 52 cas, l’Extrême-Nord: 8 cas etc….«la situation peut rapidement évoluer compte tenu de la propagation rapide de la maladie et la négligence dont fait montre certaines populations dans le respect des règles d’hygiène de base», prévient un personnel sanitaire du District de santé du Littoral.
Il est à relever que c’est en octobre 2021 que le choléra est réapparu au Cameroun. Le 27 octobre 2021, les autorités sanitaires déclaraient 102 cas d’infection et 32 décès. «Nous devons respecter les règles d’hygiène. Donc il faut régulièrement se laver les mains à l’eau propre et au savon avant de manger et après avoir été aux toilettes. Il faut consommer une eau potable ou probabilisée par les diverses méthodes de potabilisation de l’eau (filtrer, javelliser ou bouillir). Il faut consommer des aliments bien cuits. Et surtout en cas de symptômes de choléra, diarrhée ou de vomissement, rapidement se rendre dans la formation sanitaire la plus proche. En cas d’indisponibilité de l’eau potable, un désinfectant contenant au moins 60% d’alcool peut être utilisé pour désinfecter les mains», réitère le Dr. Linda Esso, le Sous-directeur de la lutte contre les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique.
Lire aussi : Eau et assainissement : le calvaire des populations de l’Est
Encore appelé «maladie de la saleté » ou «infection du péril fécal », le choléra se manifeste par des vomissements, une diarrhée liquide, une soif constante, des crampes musculaires, une déshydratation sévère et même l’insuffisance rénale. D’après les spécialistes de la santé, la pathologie très contagieuse, se transmet par deux principaux vecteurs: les aliments et par l’eau. Relevons que le choléra apparaît de façon endémique au Cameroun. Au Ministère de la santé, on annonce le lancement d’une vaste campagne de vaccination sur l’ensemble du territoire national. Conformément aux usages, deux doses seront administrées par voie orale à 1 semaine d’intervalle pour les adultes et enfants de plus de 6 ans. Trois doses seront, par ailleurs, nécessaires pour les enfants entre 2 et 6 ans. Un rappel à 2 ans, est prévu, si besoin pour les adultes, et à 6 mois pour les enfants entre 2 et 6 ans.