Campost boucle 2020 avec un résultat net positif et efface près de 10 milliards de pertes
Après plusieurs exercices déficitaires, le postier public veut assainir son bilan.
L’assemblée générale de la Cameroon Postal services(Campost) s’est réunie le 16 décembre 2021 en session ordinaire, pour approuver les comptes sociaux de l’entreprise au 31 décembre 2020. Il en ressort que le postier public a terminé l’année avec un total bilan de 76,2 milliards, un chiffre d’affaires de 3,4 milliards et un résultat net bénéficiaire de 9,681 milliards de FCFA. Cependant, les capitaux propres de l’entreprise affichent un déficit de 79 milliards de FCFA apprend-on du communiqué final. La dégradation des capitaux propres de cette entreprise s’observe chaque année, et ce depuis sa création en 2004, au moment de la fusion entre l’Ex-Caisse d’Epargne Postale du Cameroun (CEPC) et la Société Nationale des Postes. Selon la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic(CTR), l’exploitation de cette entreprise « s’opère en violation des articles 664 et 665 de l’Acte uniforme Ohada sur le droit des sociétés commerciales et du GIE » peut-on lire dans le rapport 2020 de cette entité dont le rôle est de suivre les performances des entreprises et établissements publics au Cameroun.
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Pour reconstituer les capitaux propres de la société, l’État, unique actionnaire, peut augmenter le capital social de l’entreprise (via la création de nouvelles parts sociales, augmentation de la valeur nominale des parts…), réduire le capital motivé par les pertes, réévaluer les actifs immobilisées, affecter les bénéfices suffisants aux capitaux propres.
Plus tourné vers la dernière démarche, le postier public a affecté son résultat net bénéficiaire (9,6 milliards) de 2020 en report à nouveau en vue d’apurer une partie des pertes quoique toujours insuffisant pour sortir l’entreprise du rouge. Selon le CTR, l’amélioration de son exploitation passe par le développement des activités e-post ; le financement du service postal universel (Spu) ; la révision à la hausse des prix de base du service public ; l’assainissement des états financiers. Par ailleurs, la mise en œuvre de la convention des dettes réciproque entre l’Etat et la Campost signée le 03 août 2021 permettra l’amélioration de l’exploitation de cette entreprise.
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Il est à noter que depuis un an, la Campost met timidement en œuvre un plan de restructuration adossé à un contrat-plan qui la liait avec l’Etat pour la période théorique 2019- 2021. Financé à hauteur de 22,87 milliards Fcfa, grâce à concours financier de l’Etat et de la Banque africaine de développement (BAD), ce plan vise à échéance : la restructuration organisationnelle, opérationnelle et technique de la Campost dans l’optique de la mise en œuvre d’une gouvernance saine et compétitive ; la maitrise des charges d’exploitation pour les rendre compatibles avec l’activité ; l’assainissement du bilan et des états financiers ; l’apurement de la dette clients ; le renforcement de ses fonds propres ; le renouvellement et le renforcement de l’outil de production ; la réhabilitation et la revalorisation du patrimoine immobilier ; la formation et le renforcement des compétences techniques et commerciales du personnel ; et l’amélioration des performances de l’entreprise.
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Prévu pour s’achever en 2021, le Directeur Général a sollicité l’extension des délais à 2022. Sans être exhaustif, le Kaldadak Pierre a évoqué : l’attribution tardive, après deux appels d’offres déclarés infructueux, du marché pivot pour « la fourniture et l’installation des équipements dans le cadre de la mise œuvrent d’une solution de banque électronique (E-Banking) au profit de la Campost », financé par la Banque africaine de développement (BAD). Ce qui a empêché le démarrage ou l’achèvement de plusieurs autres projets TIC.
René Ombala