Cacao-café: une niche de métiers sous-explorée au Cameroun
Dans un contexte de diversification de l’économie, cette filière offre une panoplie de métiers et d’opportunités d’emplois, auxquels viennent s’ajouter des incitations à la production et à l’exportation.
Le café est une culture à forte intensité de main-d’œuvre. Selon le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), on dénombre environ 400 000 producteurs qui cultivent le café sur 140 000 hectares. Au total, environ 1million de personnes dont les femmes y sont impliquées, indirectement ou directement. De manière détaillée, la chaine de valeurs de la filière café est longue et diversifiée. On y retrouve des producteurs (400 000 ménages représentant environ 2,8 millions de personnes), les usiniers qui représentent 10 000 emplois directs et indirects et qui font vivre environ 70 000 personnes. Ceux qui sont en charge de la transformation et de la distribution, de même que le volet contrôle de la qualité et le traitement phytosanitaire représentent environ 1 000 emplois directs et indirects.
La conjugaison de ces forces permet au Cameroun d’être le 6e plus grand exportateur africain de café et le vingt-deuxième plus grand producteur au monde. Les variétés cultivées sont de type Java et Blue Mountain. D’ailleurs, le café camerounais a remporté des prix sur la scène internationale à l’exemple du premier concours international de café torréfié à l’origine de l’AVPA Paris 2015. Seul bémol à la filière, les plantations sont vieillissantes et l’âge moyen du producteur de café en 2016 est estimé en moyenne à 61 ans.
Stimuler les exportations
Revalorisée de près de 300% (de 54 Fcfa à 150 Fcfa) au début de la campagne cacaoyère 2014-2015, dans l’optique de financer le plan de relance des filières cacao-café, avec pour objectif d’atteindre une production de 600 000 tonnes au Cameroun en 2020, la redevance à l’exportation du cacao devrait être réduite de moitié dès le lancement de la campagne cacaoyère 2017-2018, a-t-on appris au cours de la récente tournée de terrain du ministre du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.
Le gouvernement a pris un train de mesures destinées à atténuer l’impact de la contraction des cours mondiaux du cacao sur le pouvoir d’achat des producteurs, notamment en réduisant de moitié le montant de la redevance à l’exportation, elle passe désormais de 150 à 75 Fcfa le kilogramme.
Cette mesure, apprend-on, vise à offrir plus de marge aux exportateurs qui, à leur tour, devront reverser des prix confortables aux producteurs, afin que ceux-ci ne cèdent pas au découragement, face à la baisse des cours mondiaux du Cacao observée depuis plusieurs mois sur le marché international.
Avec cette décision de diminuer de moitié la redevance à l’exportation du cacao, le gouvernement camerounais et les opérateurs locaux de la filière se privent surtout d’une part importante des 600 milliards Fcfa nécessaires à l’implémentation du plan de relance de la filière cacao-café, qui n’a pas produit les fruits escomptés depuis son lancement lors de la campagne 2014-2015.