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Pommes de France : un producteur de Galim vise 10 tonnes à l’horizon 2027

Cette ambition est nourrie par René Nopa, engagé dans la production de ces pommes dites de France dans la localité de Kiéneghang, groupement Bagam dans l’arrondissement de Galim dans le département des Bamboutos dans la région de l’Ouest.

Le domicile de René Nopa est devenu depuis deux ans le lieu de pèlerinage pour de nombreux curieux. L’unique curiosité au centre de ces visites de voir à quoi peut ressembler la plante qui produit la pomme de France. Ces friands jusqu’ici avaient en idée que la culture de cette plante fruitière était impossible dans cette localité et au Cameroun. A Kiéneghang, la seule évocation de la présence d’un cultivateur engagé dans le domaine des pommes de France suscite de la curiosité. Cette curiosité vient donc dissiper des débats sur ce à quoi ressembler la plante à l’origine de ce fruit jadis une exclusivité des personnes de certaines classes sociales. Avec la culture et la commercialisation de ce fruit dans plusieurs localités du Cameroun, les prix sont devenus libérales. « Avant, pour consommer une pomme de France, il fallait débourser entre 300 et 500F ou se retrouver à une réception chez des personnes riches dans notre localité. Nous sommes aujourd’hui fiers de savoir qu’elle est produite par notre frère déterminé pour une production industrielle dans les prochaines années. Au fur et à mesure que le temps passe, Kiéneghang s’ouvre ainsi au monde avec son goudron et ses produits, exclusivement traditionnels autrefois », se réjouit Paul Talong, un habitant de cette localité de l’arrondissement de Galim dans les Bamboutos, rencontré le jeudi 18 novembre dernier, assis au carrefour Kiéneghang derrière trois têtes de pastèques sorties de sa plantation.

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Avec le projet de désenclavement du bassin agricole de l’Ouest qui prend progressivement corps avec la pose de la couche de base après l’attribution de ce marché à l’entreprise Razel après la défaillance de Ezer, les producteurs de cette grande zone de production agricole, située à quelques kilomètres du pont du Noun sur la route Galim-Kouoptamo dans le département du Noun, attend l’effectivité de cette infrastructure de communication qui viendra faciliter les échanges commerciaux. « Nous sommes tous témoins de cette ouverture au monde qui s’opère progressivement dans notre localité. Avec l’arrivée de cette route, nos produits vont atteindre les marchés de la région, du Cameroun et de la sous-région sans difficultés. Des mutations s’opèrent à Kiéneghang. Est-ce qu’avant ce projet, on pouvait prendre le risque d’aller à Mbouda à moto ? Non ! Aujourd’hui, avec seulement le traitement des zones critiques sur ce trajet, nous y allons sans grand souci. Le goudron qui arrive déjà est un motif de satisfaction pour nous. Nous allons vendre en imposant des prix selon les dépenses de production car nous avions d’abord piété des acheteurs venus jusqu’ici, avec le mauvais état de la route. Ils seront désormais fiers de nous trouver dans nos plantations », se réjouit-il.

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Au tour de sa concession située près de la ferme pilote de Galim à Kiéneghang, aujourd’hui exploitée par un particulier, les deux plants de pomme de France, ayant servis à l’expérimentation de sa culture dans cette localité, font la fierté de René Nopa. Selon ses déclarations, des graines sélectionnées pour le processus de germination sont sécurisés dans un endroit dans le strict respect des règles en la matière. « Après la phase expérimentale avec près de 10 pieds mis en terre, il y a trois années déjà, j’ai appris de mes erreurs. Aujourd’hui avec l’expérience acquise, je suis déterminé pour la culture de ce fruit sur un demi-hectare. Un espace acquis sur fonds propres, fruit de plusieurs années d’activités agricoles. J’avais au départ planté 15 pieds germés par moi-même. Mais après une forte pluie dans la localité, les uns étaient morts et d’autres déterrés et transportés par le torrent. C’était du fait de la déviation faite lors des travaux champêtres dans un grand espace exploité en face de moi. Je me suis retrouvé avec seulement ces deux pieds qui sont aujourd’hui traités minutieusement. Etant un habitué des plants de toute nature, je sais aujourd’hui qu’avec la production des pommes de France, je peux assurer ma retraite en toute assurance car une fois la première récolte faite, il faut désormais se consacrer au traitement, qui est un travail nécessitant moins de force physique mais un plus d’investissement financier », précise-t-il.

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René Nopa dans cette aventure qu’il trouve prometteur veut s’investir dans la production des pommes de France à grande échelle. A cet effet, il s’est doté d’un nouvel espace dédié à cette activité agricole. Au-delà de la fierté qui l’anime d’en être le pionnier en la matière dans cette localité cosmopolite, il veut satisfaire une demande sans doute grandissante. Selon lui, le seul fait d’être installé aux encablures du lycée bilingue de Kiéneghang, est à son égard une opportunité d’affaire à explorer. « Je suis très intéressé par la production des pommes de France parce que c’est une plante très rare. Je suis très fier de cultiver cette plante à l’Ouest et dans l’arrondissement de Galim précisément. J’ai déjà réussi les premières plantes avec les premières récoltes déjà faites. Les premiers résultats donnent de rêver plus grand. J’apprécie parce que les gens viennent voir. Ils se filment également parce qu’ils sont eux-aussi fiers de voir cette plante proche d’eux mais aussi parce les fleurs sont très jolies. J’ai ces deux pieds déjà chez moi. La multiplication des autres plantes se fait actuellement dans ma pépinière située à quelques kilomètres d’ici », confie René Nopa producteur de pommes de France à Kiéneghang.

Une production à grande échelle

Spécialisé jusqu’ici dans la production du gombo, du piment, du cacao, du corossol, du palme, du citron, René Nopa dit avoir découvert une mine d’or à exploiter pour une autonomie financière : la culture de la pomme de France. Au départ une activité par curiosité, aujourd’hui, il y est engagé avec pour ambition de se faire de revenus qu’il espère être croissant au fil des années et sur une période de 20 ans. A condition d’y consacrer des moyens financiers appropries liés au traitement des plantes. « En séjour à Manfé dans le Sud-ouest, lors d’un séminaire avec les blancs, j’ai vu cette plante là-bas. J’ai donc pris quelques graines pour pouvoir expérimenter. J’ai fait mon germoir. J’étais heureux de réaliser un résultat satisfaisant. Chez moi à Kiéneghang, j’ai réussi la production. J’ai également sur place quelques pieds de cacaoyers, de corossoliers, de citronniers, de palmerais. Je réalise des résultats satisfaisants. Je suis actuellement dans le jardin mais je n’ai pas encore commencé la récolte. Je suis dans le piment et le gombo. Pour le palmerai par exemple, je suis déjà à 4L d’huile par tête. L’exemple des pommes de France n’est plus à démontré. C’est une plante qui pousse un peu partout sauf dans les zones marécageuses. La plus grosse difficulté est celle de la germination. Une fois cette étape réussie, il faut simplement lui apporter de l’attention comme il en est le cas avec les avocats greffés. Sa production est biannuelle. J’utilise un peu d’insecticide auquel, j’associe d’autres produits pour avoir la bonne production », confie René Nopa.

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« Pour la première récolte, j’ai eu deux seaux. Ils m’avaient bien payé. J’avais vendu à un ami à 15.000F. A la deuxième, je suis passé à six en cette année. Je suis en train de multiplier de nombreux autres pieds. Je suis en train d’encourager des amis à s’y intéresser également. Je suis en train de projeter planter 50 pieds de pommiers. J’attends actuellement la fleuraison pour la prochaine production. Il y’a déjà des gens qui viennent déjà se renseigner sur la production des pommes de France auprès de moi. Leur vœu est d’être en possession de quelques pieds. Si déjà à la première récolte, j’ai pu avoir deux seaux de 15L par pied, en mettant un accent sur le traitement, je pourrai avoir plus de cinq seaux par pieds à la quatrième récolte. C’est un fruit assez sollicité. Avec les élèves du lycée situé non loin de moi, je suis sûr de faire des chiffres en vendant en détail à défaut de livrer en gros. J’ai également un ami qui transforme ces pommes en vin. Vous comprenez désormais ce qui m’anime à y consacrer assez de mon temps. Quel qu’en soit le cas, il y aura le marché au regard de la quantité de ce fruit importée de l’extérieur du pays. Avec le goudron qui arrive dans l’arrondissement de Galim, les grossistes viendront ici chercher. J’ai des appels qui viennent déjà de partout pour se rassurer de sa disponibilité en grande quantité et les hommes de médias qui souhaitent aussi découvrir cette activité », argue-t-il.

Armel Djiogue

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