Bourse: BGFIBank et Alios Finance sous pression à la DSX
En tant qu'arrangeur de l'emprunt obligataire privé de crédit-bailleur Alios, pour la période du 20 novembre au 11 décembre 2018, la BGFI n'a pas droit à l'erreur surtout après le succès mitigé du devancier Société métropolitaine d'investissement de Douala (SMID), en juillet 2018
Le 19 novembre dernier, la Commission des marchés financiers (CMF) a accordé à Alios Finances, un visa pour la réalisation d’un emprunt obligataire sous la dénomination « Alios 01 5,75% Brut 2018-2023 » pour un montant de 8 milliards de FCFA, soit 800 000 obligations à FCFA 10 000 le titre. La période de souscription court du 20 novembre au 11 décembre 2018. L’arrangeur de ce second appel public à l’épargne d’une institution privée en l’espace de quelques mois au Cameroun, une première, est le prestataire de services d’investissement (PSI) BGFIBank Cameroun.
Toute la responsabilité au sujet de la réussite de cette opération de levée de fonds par Alios repose sur la société BGFIBank Cameroun. Par ailleurs, elle est tenue de transmettre à la CMF, de façon quotidienne et ce durant la période de souscription, l’état récapitulatif des souscriptions recueillies par chaque membre du syndicat de placement. Elle veillera par ailleurs à la bonne mise en œuvre des mécanismes de «sûreté» décrits dans la présentation de l’opération. Elle précisera également aux souscripteurs que les détachements de coupons et les amortissements du capital seront régis par les mécanismes de règlement/livraison de Douala Stock Exchange et de ses démembrements.
Dans un délai maximum de 8 jours après la clôture des souscriptions, BGFIBank Cameroun transmettra à la Commission des Marchés Financiers, un compte rendu de l’opération qui comprendra, notamment toutes les informations sur le déroulement de l’opération tel que décrit dans la note d’information ainsi que les résultats définitifs en termes de volume, montants, nombre de souscripteurs et la répartition du placement des titres auprès des investisseurs.
BGFIBank s’engage dans une opération précédée par un succès du 5è emprunt obligataire. De fait, le 9 novembre 2018, au bout de deux semaines de souscriptions, l’emprunt obligataire 2018-2023 de l’Etat du Cameroun, d’un montant de 150 milliards de FCFA et assorti d’un taux d’intérêt annuel de 5,6%, a été clôturé avec succès, apprend-on de sources proches du dossier. Dans le détail, l’opération a même été sursouscrite, puisque l’offre finale des différents investisseurs a franchi la barre de 200 milliards de francs CFA. Nos sources avancent même le montant exact de 206 milliards, soit un dépassement de 56 milliards.
Ce 5ème emprunt obligataire du Cameroun, lancé sur le Douala Stock Exchange (DSX), la bourse des valeurs mobilières du pays, est également le 5ème à être sursouscrit. Ce qui est le témoignage non seulement de l’attrait qu’exercent les titres publics camerounais sur les investisseurs, mais aussi de la crédibilité de la signature de l’Etat sur ce marché financier. Le succès de ce nouvel appel public à l’épargne du gouvernement camerounais était d’autant plus prévisible qu’avant même l’ouverture des souscriptions, le 26 octobre 2018, les trois arrangeurs de l’opération et les banques figurant dans le syndicat de placement avaient déjà garanti des prises fermes pour 121,5 milliards FCFA.
Dans les couloirs du ministère des Finances, tout en se satisfaisant du dénouement heureux de cette opération de levée de fonds, certaines sources crédibles annoncent qu’au regard des besoins de financement auxquels l’Etat fait actuellement face, le gouvernement pourrait introduire une demande de sur allocation auprès de la Commission des marchés financiers, le régulateur de la Bourse de Douala.
Cette démarche permettrait au Trésor public de bénéficier également de tout ou partie des 56 milliards FCFA supplémentaires mis à disposition par les souscripteurs, ce qui portera finalement l’enveloppe globale de cet emprunt obligataire à plus de 150 milliards.
Alios prend ainsi un risque avec Alios qui est un petit poucet du crédit-bail. En effet, dans ce secteur, c’est Société Générale Cameroun (SGC) qui a été désignée au mois de février pour la 5ème fois « Meilleure Banque au Cameroun » et pour la deuxième fois consécutive « Meilleure banque d’investissement au Cameroun » en 2016, le magazine Emea Finance, relève que, une entreprise sur cinq au Cameroun est financée par cette banque.
Le bimestriel dédié à la communauté financière précise que, SGC est engagée aux côtés de plus de 195 000 clients dont plus de 6000 entreprises. « Société Générale Cameroun est leader sur le marché des entreprises grâce à ses solutions d’affacturage et de Cash management qui lui permettent de traiter de manière électronique les transactions des entreprises », explique Emea (Europe, Middle East & Africa) Finance. Pour qui, cette banque est aujourd’hui leader sur le marché du crédit-bail, d’une valeur de plus de 125 milliards de FCFA, avec 45% de parts de marché. Ceci devant Alios-Finance et Africa Leasing Compagny qui se partagent pratiquement à parts égales le reste dudit marché.
Enfin, indique le magazine, SGC a également confirmé au cours de l’année 2016 son statut de banque intégrée à l’économie camerounaise aux côtés de l’Etat en étant co-chef de file du 4ème emprunt obligataire qui avait pour mission de mobiliser la somme de 150 milliard de FCFA.
Dossier intégral à retrouver dans l’édition de EcoMatin en kiosque le 03 décembre 2018
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