Après la Cosumaf, l’Etat du Cameroun veut réguler la circulation des cryptomonnaies sur son territoire
La régulation et la réglementation de ces devises numériques dans l’espace camerounais feront l’objet de réflexions nourries à l’occasion d’un séminaire qu’organisera le ministère des Postes et Télécommunications le 15 novembre prochain à Yaoundé.
Le ministère des Postes et Télécommunications organise le 15 novembre prochain dans ses services un séminaire sur la cryptomonnaie, sous le thème : « enjeux, opportunités et risques de la cryptomonnaie au Cameroun ». Cette rencontre qui va regrouper les responsables de plusieurs administrations publiques, les banques, les professionnels et les experts sur cette question, permettra de faire un tour d’horizon complet sur l’écosystème de ces activités au niveau du contexte camerounais actuel et de la sous-région Afrique Centrale dans sa globalité, tout en relevant les problèmes relatifs aux manipulations des crytomonnaies.
Les objectifs poursuivis par une telle rencontre consistent à : mobiliser les administrations compétentes, en vue d’une concertation permettant au Gouvernement d’avoir une compréhension stratégique et opérationnelle de ces monnaies numériques ; réfléchir sur les axes de régulation du secteur de la crytomonnaie, tout en prenant en compte les exigences du développement de l’économie numérique, ainsi que les enjeux socio-économiques de la mise en œuvre de la SND30.
Concrètement, il sera question de présenter les cryptomonnaies, leur classification par utilisation et leur surface de manœuvrabilité tout en mettant en évidence leur fonctionnement, atouts et contraintes sur le plan politico-économique sur plusieurs secteurs critiques de l’Etat du Cameroun ; présenter la technologie de la cryptomonnaie, sa contribution à la création de la richesse nationale, la sécurisation des actifs et la promotion des produits et/ou services à valeur ajoutée au Cameroun sur le plan politique, économique et social tout en montrant les principaux intervenants, les principaux secteurs d’activités ; examiner les mécanismes de régulation des cryptomonnaies et la prise en main du secteur par les pouvoirs publics ; présenter la nécessité de la mise en place d’une co-régulation à l’heure d’une convergence de la société toute entière ; étudier les mécanismes de gestion en matière de risques et des notions de Know Your Customer (KYC) et Anti-Money Laundering (AML) sur les activités critiques de l’Etat (Gouvernance, Identité, sécurité nationale, cybersécurité, télécommunications, défense etc.)
Il est attendu au terme de ce séminaire que le gouvernement s’approprie les spécificités techniques des cryptomonnaies, et établit une comparaison exhaustive entre les technologies Blockchain et les cryptomonnaies, tout en introduisant les concepts de cyberéconomie ; qu’il dresse une cartographie complète des acteurs des cryptomonnaies actifs sur le continent africain et ceux présents sur le territoire camerounais tout en relevant l’indice de consommation des services relatifs à ces crypto-organismes ; et surtout qu’il mette sur pied un papier blanc sur la régulation et la réglementation des cryptomonnaies et cryptoactifs au Cameroun.
Il est à préciser que dans les zones Cemac et Uemoa, les pouvoirs publics semblent peu intéressés par le phénomène, pourtant il y aurait de nombreux avantages pour ces pays à se saisir des cryptomonnaies et à les règlementer.