Protection des données : ST Digital bat campagne pour les Datacenter « Made in Africa »
L’entreprise de services informatiques a récemment organisé une conférence débat pour réfléchir sur les enjeux et les opportunités du Cloud en Afrique.
Après l’ouverture en janvier dernier de son Datacenter au Cameroun, ST Digital revient sur les devants de la scène et porte cette fois le plaidoyer de l’émergence des services de cloud « Made in Africa ». L’entreprise de services informatiques fondée par le camerounais Anthony Same organisait le 12 octobre dernier à Paris une conférence-débat sur le thème : « Le potentiel du cloud en Afrique : enjeux et opportunités ». « Nous avons apporté un éclairage en provenance du terrain parce que les réalités du terrain sont des contraintes particulières en Afrique. Nous avons mis en avant les problématiques de connectivité, de coût et de compétence que rencontrent les acteurs sur le continent » précise l’organisateur.
La problématique tombe à point nommé au regard de l’explosion de la demande en services de cloud qui s’est manifestée depuis l’année 2020 avec la pandémie du coronavirus. « Pendant la période de covid-19, le cloud a été un maillon essentiel de résilience des sociétés et de leur système d’information parce qu’il a permis de rapidement déployer des systèmes de vidéoconférences des services de télétravail, d’automatisation des tâches sans pour autant investir massivement dans l’infrastructure informatique » explique Anthony Same, le Directeur général de ST Digital. Quoiqu’il en soit, cet événement conjoncturel a plus que jamais remis au goût du jour l’urgence pour le continent africain de se doter de ses propres Datacenter afin de réduire la dépendance des entreprises locales vis-à-vis de l’extérieur. Avec près de 14% de la population mondiale, le continent africain ne compte qu’une centaine de Datacenter soit 1% du volume mondial. Pourtant, apprend-t-on au sortir de cette conférence, près de 700 000 PME/PMI implantées sur le continent bénéficie des services de cloud principalement auprès des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) ultra dominants sur le marché. La demande devrait s’accroître dans les années à venir ce qui est à saluer mais le recours aux solutions étrangères constitue pour ST Digital un goulot d’étranglement pour la souveraineté des données stratégiques africaines.
« Nous sommes aujourd’hui dans un contexte de concurrence mondialisée et de croissance exponentielle des volumes de données sensibles et stratégiques utilisées dans le cloud. Les risques d’actions d’intelligence économique et d’ingérence via des dépendances non maîtrisées avec certains de leurs fournisseurs de services cloud sont maintenant reconnus. Ceux-ci font peser un risque à la fois sur la protection des données et sur la capacité à développer de grands acteurs africains » explique Anthony Same dans une récente interview accordée à Investir au Cameroun.
ST Digital, unique acteur indépendant à posséder au Cameroun un Datacenter aux normes et standards internationaux, appelle par ailleurs les entreprises à s’affranchir des facteurs qui ne favorisent pas le développement du Cloud en Afrique. Pour les promoteurs de ce service, elle propose une approche endogène avec des flexibilités et une agilité que n’offrent pas nécessairement les géants de la tech.