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Grande distribution : Carrefour va ouvrir un supermarché « low cost » à Douala

Flambée des prix, Covid-19, qualité des produits, rapports avec les producteurs locaux, extension du réseau etc. le directeur général de la filiale camerounaise du groupe français de la grande distribution Cfao Retail, Luc Demez, a accordé une interview exclusive à EcoMatin. Dans cet entretien, le manager annonce la création, dans les prochains mois, de plus 400 nouveaux emplois.

Comment se présente le réseau Carrefour au Cameroun ?

Nous avons quatre supermarchés au Cameroun. Trois à Douala et un à Yaoundé. Le premier a ouvert à Douala en 2017. C’est d’ailleurs l’occasion de fêter durant tout ce mois d’octobre ce 4ème anniversaire. Il y aura des promotions dans nos magasins, des offres exceptionnelles pour les clients et une tombola avec la possibilité de gagner un véhicule Toyota Starlet et une moto Yamaha à Douala et à Yaoundé et bien d’autres cadeaux. C’est une manière de fêter avec les camerounais, parce que nous sommes heureux d’investir au Cameroun. Malgré le Covid-19, nous n’avons pas ralenti notre expansion car en 2020, nous avons ouvert un nouveau supermarché à Douala. Quatre ans de présence au Cameroun, quatre supermarchés et nous gardons le rythme. Nous avons d’autres projets pour les mois à venir.

Comment l’enseigne vit-elle la hausse des prix sur le marché international?

Nous suivons cette situation de très près. Il y a effectivement une hausse du prix de certaines matières premières et Carrefour en souffre puisque nous sommes dans une économie globalisée. Les coûts de transport maritime ont augmenté de manière importante. Mais pour le moment, nous faisons tout pour stabiliser les prix. Notre marge bénéficiaire est pourtant réduite. Toutefois, nous devons continuer à payer les employés, les prestataires et assurer notre expansion sur le Cameroun. Cette situation met, plus que jamais, en avant la nécessité de promouvoir les produits Made in Cameroon car lorsque nous achetons les produits locaux, on est moins dépendant de la conjoncture internationale en termes de coûts des matières premières et de transport. Nous soutenons le développement avec les producteurs et entreprises du Cameroun. Je peux vous donner en exemple, en exclusivité au Cameroun, un partenariat avec un producteur de frites de pomme de terre surgelées (Mama Carlton). C’est le premier qui nous permet d’avoir une qualité de produits et une garantie d’approvisionnement fiable. Il s’agit d’un bon exemple de collaboration locale avec les producteurs nationaux.

Quel est l’impact du Covid-19 sur vos activités ?

Cette période a été compliquée. Mais nous sommes satisfaits de la bonne gestion de la crise sanitaire par les autorités administratives camerounaises. Ce qui a permis de réduire l’impact sur le quotidien des camerounais. En ce qui nous concerne, nous avons mis en œuvre, dès le mois de mars 2020, toute une série d’actions visant à réduire les risques de contamination conformément aux recommandations du gouvernement camerounais.

La Fondation camerounaise des consommateurs (Focaco) accuse Carrefour de maintenir des produits de qualité douteuse sur ses rayons. Que répondez-vous?

Les auteurs de ce message sont rapidement allés en besogne sans faire les vérifications nécessaires. Je rassure les consommateurs camerounais que nous mettons tout en œuvre pour que tout produit de qualité douteuse soit enlevé de nos rayons. L’enseigne Carrefour est extrêmement rigoureuse et vigilante. Nous avons en effet depuis un certain moment des alertes qui viennent de Paris sur des produits dont il faut effectuer le retrait. Nous avons vérifié si ces produits sont présents dans nos rayons au Cameroun. Si les lots incriminés sont présents dans les supermarchés ou dans les entrepôts, on doit bien entendu les retirer de la vente, les mettre dans un endroit protégé au niveau de notre entrepôt. Nous devons communiquer ensuite toutes ces quantités au siège à Paris et attendre les instructions de destruction ou les résultats d’une enquête éventuelle. S’agissant des produits que vous évoquez, il s’agit d’un jambon de la marque «Carrefour Sélection» qui ne fait pas partie de nos assortiments au Cameroun et d’un chocolat qui est bien présent dans nos assortiments. Mais le lot incriminé ne figurait pas dans les rayons de la filiale camerounaise.

Carrefour entend-il étendre davantage son réseau au Cameroun ?

Nous avons des projets importants pour les mois à venir. Celui de l’ouverture à Douala d’ici la fin d’année 2021, d’une nouvelle enseigne du groupe Carrefour. Il s’agit de Sup’ Eco (Supermarché économique). C’est un modèle de supermarché avec moins de confort et un assortiment moins important que «Carrefour Market». Mais où on vise essentiellement les produits de base avec des prix bas. Ensuite, un autre projet, le plus important depuis notre arrivée au Cameroun, c’est le projet de développement d’un grand centre commercial dans le centre de Yaoundé, en face du palais des sports qui sera ouvert au premier semestre 2022. Nous serons propriétaire du centre commercial, nous allons y exploiter un hypermarché Carrefour et il y aura une cinquantaine de boutiques et de restaurants, qui seront exploités par des enseignes locales ou internationales.

Et vos rapports avec les producteurs locaux ?

Nous avons plus de 400 producteurs camerounais qui livrent des produits dans nos supermarchés dans le domaine de l’agriculture, la pêche, ou l’élevage. Des entreprises industrielles grandes ou petites qui transforment des produits dans l’agroalimentaire, du cosmétique et même dans le non-alimentaire, également. Nous avons plus de 75% des produits achetés près des fournisseurs camerounais. Notre relation est saine avec les producteurs locaux à l’instar de Brasseries du Cameroun, notre premier partenaire. Il y en a bien d’autres comme ce fournisseur du poivre de Ndikinimeki ou du Ketchup aux fruits de la marque «la Cuisine de Nounou», lauréat du Prix Pierre Castel. Notons que plus de 600 personnes sont sous contrat Cfao Carrefour et autant d’emplois indirects. Dans moins d’un an, avec nos projets, ce chiffre atteindra 1000 employés directs. Nous avons trois axes d’intervention importants au Cameroun : la satisfaction des clients et des consommateurs, la création d’emplois et le partenariat avec les producteurs et les fournisseurs locaux.

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