Energie électrique : vers un retour à la stabilité sur le Réseau Interconnecté Nord
Les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord font à nouveau face à des délestages, accentués depuis le 26 septembre dernier à en croire l’entreprise Energy of Cameroon (Eneo). Et à cause de l’insolvabilité de l’Etat et de certaines grandes entreprises locales, qui entraine par ricochet un défaut d’approvisionnement de ses centrales thermiques en combustibles. Au demeurant, des diligences ont été entreprises par le Gouvernement, pour résorber le problème dans l’immédiat, assure le ministère de l’Eau et de l’Energie.
Les populations des régions de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord, connectées au Réseau Interconnecté Nord (RIN) broient du noir ces derniers, suite aux coupures intempestives d’électricité. De nombreuses localités sont privées d’énergie électrique, parfois durant des journées entières, avec comme conséquence inéluctable un ralentissement de l’activité économique dans les trois régions, non sans compter le climat d’insécurité que favorise cette situation. Cette crise d’énergie électrique s’est accentuée depuis le 26 septembre dernier avec la pénurie de combustibles servant au fonctionnement des centrales thermiques du RIN, en l’occurrence les centrales de Djamboutou, Ngaoundéré et Maroua.
Lire aussi : A cause des impayés de l’Etat, Eneo renoue avec les délestages dans le grand Nord
L’entreprise Energy of Cameroon (Eneo), concessionnaire du service public de la distribution de l’électricité au Cameroun, a indiqué, dans son bulletin d’information du deuxième trimestre 2021, que cette pénurie résulte des tensions de trésorerie auxquelles elle est confrontée, conséquence directe de l’insolvabilité de l’Etat et de certaines grandes entreprises énergétivores. « La tension de trésorerie à laquelle doit faire face le secteur de l’électricité tient aux impayés accumulés de certaines grandes entreprises publiques, ainsi qu’au non-paiement du milliard hebdomadaire de l’Etat habituellement destiné à couvrir ses dépenses courantes », indique Eneo.
Promesses non tenues
L’insolvabilité de l’Etat est d’autant plus décriée par Eneo, qu’elle est devenue criarde. Et pourtant, le gouvernement s’était engagé naguère à régler un minimum d’un milliard à Eneo chaque semaine jusqu’au règlement total de sa dette. Mais cette belle promesse est restée dénuée d’actions. Néanmoins, il promet une fois encore à travers le ministère de l’Eau et de l’Energie, de s’acquitter de cet engagement. « Des directives ont été données pour assurer la reprise de l’approvisionnement en combustible », a confié Lionel Ombga, directeur de l’électricité au ministère de l’Eau et de l’Energie, dans les colonnes de Cameroon Tribune jeudi dernier. « Pour résoudre ce problème, il ne s’agit pas uniquement de 1 milliard mais aussi des paiements que nous attendons des entreprises d’Etat », indique-t-on à Eneo. On apprend par ailleurs qu’Eneo est déjà entré en possession des quantités de combustibles requises pour le fonctionnement de ses centrales, auprès de la représentation régionale de la Société Camerounaise des Dépôts pétroliers (Scdp), qui « ont quand même permis de réduire la profondeur des rationnements », indique-t-on à Eneo, mais pas de sorte à mettre un terme aux rationnements depuis jeudi dernier comme l’avait indiqué le responsable du ministère de l’Eau et de l’Energie.
Lire aussi : Consommation électrique : querelle de chiffres entre Eneo et le Minee