Le coup d’Etat en Guinée Conakry envoie des signaux positifs sur la bauxite de Minim-martap
Le cours des actions de Canyon Ressources, développeur de bauxite de Minim Martap ont grimpé après que la Guinée ait connu son troisième coup d'État en moins de 40 ans. Un bon signal pour ce projet minier dont l’exploitation est imminente.
Le lundi 13 septembre dernier, la tonne l’aluminium a culminé à 3.000,00 dollars vers 05H50 GMT (07H49 à Paris) sur le marché des métaux de Londres (LME). C’est le niveau le plus élevé depuis 2008. Une forte embellie qui tient du climat sociopolitique en cours en Guinée Conakry, deuxième producteur mondial de bauxite, minerai essentiel à la fabrication d’aluminium. La prise de pouvoir par des putschistes le 5 septembre dernier a suscité des inquiétudes pour la stratégique industrie minière.
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A priori, si l’instabilité politique perdure dans ce pays de 13 millions d’habitants, il va sans dire que le circuit d’approvisionnement mondial pourrait être notoirement perturbé. « L’incertitude en Guinée pourrait exercer une pression sur les coûts de la chaîne de valeur pour tout ce qui contient de l’aluminium primaire », a déclaré Alan Clark, un analyste australien de la bauxite. Conscient de cet état de fait, le nouvel homme fort de la Guinée est monté au créneau pour tenter de rassurer les investisseurs du secteur minier en particulier. « Il est demandé aux compagnies minières de poursuivre leurs activités. Le couvre-feu dans les zones minières est levé pour assurer la continuité de la production. Le Comité assure les partenaires qu’il respectera toutes ses obligations liées aux conventions minières et rappelle son engagement à favoriser les investissements étrangers dans son pays» a déclaré Mamady Doumbouya. De quoi apaiser la situation sans toutefois dissiper les doutes. Selon les analystes, les investisseurs du secteur minier anticipent sur le risque et lorgnent déjà vers d’autres horizons.
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Le projet minier de Minim Martap dans le centre du Cameroun, est actuellement dans les bonnes grâces de ces derniers. A la bourse australienne, Canyon ressources, qui contrôle le capital de Camalco, entreprise détenant trois permis miniers sur ce gisement minier, a vu le cours de ses actions grimper à plus de 10%. Cela pourrait donc être révélateur d’un intérêt particulier pour accélérer l’exploitation de ce projet. Minim Martap possède une réserve de minerai de 99 millions de tonnes titrant 51,6 % d’oxyde d’aluminium et 2,4 % de dioxyde de silice au sein d’une ressource plus large de 1 milliard de tonnes à 45,3 % d’oxyde d’aluminium et 2,7 % de dioxyde de silice. Il est actuellement envisagé comme un projet en deux étapes et deux ports avec une production initiale exportée via le port de Douala en utilisant les infrastructures ferroviaires et portuaires existantes.
L’étude de pré faisabilité de Canyon a décrit la première étape comme un projet de minerai à expédition directe de 5 millions de tonnes par an avec de faibles besoins en capital de développement de seulement 120 millions de dollars US (163,35 millions de dollars). La deuxième étape libère plus de tonnes et réduit les coûts en utilisant l’extension ferroviaire prévue pour accéder au port en eau profonde de Kribi.
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Rappelons que le mois dernier, l’entreprise australienne a signé un protocole d’accord avec Zhongye Changtian International Engineering Corporation (MCC-CIE), une entité du géant chinois China Minmetals Corp. Ce partenariat stratégique vise la mise en valeur du projet de bauxite de Minim Martap, avec désormais une implication plus importante de MCC-CIE, qui offrira son assistance à CAY dans la résolution des problèmes d’ordre financier, technique et commercial dans le cadre du projet. L’accord fait suite à l’attribution du contrat d’étude de faisabilité bancaire (BFS) pour le développement de la phase 1 du projet à MCC-CIE en décembre 2020.
René Ombala