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Filières manioc-maïs : une coopérative faitière annoncée à Garoua-Boulaï

L’initiative, fruit du partenariat entre la commune et Wise House, vise à faciliter la production, la transformation et la commercialisation de ces deux spéculations par 14 organisations de producteurs afin de bénéficier des opportunités du marché qu’offre cette ville stratégique entre le Grand-Nord et la RCA.

Pour la campagne agricole en cours, les 30 membres de la coopérative dénommée « Bongos de Badan », située à 20 km du centre-ville de Garoua-Boulaï, en provenance de Bertoua, ont cultivé 5 hectares de manioc et du maïs. Mais de l’avis de son délégué, Garba Ahmadou, les producteurs réunis autour de cette coopérative ont l’ambition d’étendre leur production sur 30 à 40 hectares n’eut été les nombreuses difficultés rencontrées. Il s’agit notamment du manque de machine à défricher (débroussailleuse), du manque de moyens de transport et surtout de l’absence d’une unité de transformation avec pour conséquences, le pourrissement du manioc dans les champs.

Les problèmes de la coopérative « Bongos de Badan » sont les mêmes pour l’ensemble des 14 organisations de producteurs spécialisées dans la production du maïs et le manioc dans l’arrondissement de Garoua-Boulaï. Selon le maire, Adamou Abdon, « ces coopératives ont été mises sur pied dans les villages par les ONG humanitaires suite à la crise centrafricaine qui a provoqué un flux massif des réfugiés à Garoua-Boulaï ». A date et selon les statistiques, l’arrondissement de Garoua-Boulaï a une population estimée à plus de 100 000 habitants dont 40 000 en centre urbain, 46 000 en zone rurale et 50 000 réfugiés. De l’autre côté, le manioc et le maïs constituent les deux principaux aliments de base pour les populations locales avec une forte demande venant des régions septentrionales et la République Centrafricaine (RCA) voisine.

Au vue des contraintes et la forte demande, la commune de Garoua-Boulaï en partenariat avec le cabinet Wise House, spécialisé dans le management, la maturation des projets, l’intermédiation en investissement et en financement va créer une coopérative faitière pour encadrer les 14 organisations de producteurs existantes. Il sera question pour cette « super » coopérative de faire des plaidoyers, organiser la production, la commercialisation et développer les chaînes de valeur des deux spéculations.

Adamou Abdon rappelle que « le rôle de la commune n’est pas seulement de construire les infrastructures mais aussi d’amener sa population au bien-être.» Pour sa part, Ondoua Zame Côme Angelin, directeur général de Wise House précise que dans le cadre du partenariat avec la commune, « il y a un volet formation pour lutter contre la pauvreté. » A ce titre, « il faut que les coopératives se spécialisent dans l’un des maillons des chaînes de valeur maïs et manioc dans la commune de Garoua-Boulaï ».

Pour traduire cette vision en acte concret, les deux partenaires ont organisé le 12 août 2021, une session de formation des producteurs sur la production, la gestion des coopératives et l’organisation des activités dont l’objectif était d’amener les 14 organisations à se spécialiser dans l’une des chaînes de valeurs, maïs-manioc.

Martin Foula à Garoua-Boulaï

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