Filière cacao : la transformation locale en hausse de 3,3% lors de la campagne 2020/2021
Elle est passée de 60.450 tonnes lors de la campagne 2019-2020 à 62.341 tonnes au cours la campagne 2020-2021. Ceci grâce à l’entrée dans le secteur d’un cinquième opérateur, Altantic Cocoa.
La production nationale de cacao connait une croissance en dents de scie sur les six dernières campagnes. Après une légère régression lors de la campagne 2019-2020, avec 251.151 tonnes, la production est repartie à la hausse et a culminé à 292.471 tonnes au cours de la campagne cacaoyère 2020-2021. Elle a entrainé par effet domino une légère hausse de la transformation locale, qui réalise des bonds de géants au fil des années. Lors de la campagne 2020-2021, ce sont 62.341 tonnes de cacao qui ont été transformées, contre 60.450 tonnes, soit une augmentation de 3,3%. En dépit de cette légère amélioration, la quantité de produits issus de la transformation a connu une baisse de 619.743kg, soit 1,2% par rapport à la compagne précédente. Cependant, la transformation artisanale du cacao camerounais est en baisse. Contrairement aux 45 unités de transformation répertoriées au cours de la campagne 2020-2021, seuls 34 ont été recensés lors de cette campagne avec un volume de transformation de 83.707kg de cacao enregistrés en entrées, pour 66.793kg transformés en caramel, beurre et tourteaux. Alors qu’au cours de la précédente campagne, 156.927kg ont été enregistrés en entrées, et 79.672 transformés en produits dérivés.
Des industriels à la peine
Selon l’Office national du Cacao et du Café (Oncc), cette embellie résulte de l’entrée dans le secteur de la transformation industrielle d’un cinquième opérateur, en l’occurrence Atlantic Cocoa de l’Ivoirien Koné Dossongui, qui a officiellement lancé ses activités en 2020 dans des conditions assez difficiles. Son usine implantée dans le domaine portuaire de Kribi a connu de sérieuses difficultés en raison du manque de matière première. Par conséquent, elle a connu un temps d’arrêt, six mois à peine après le démarrage de ses exportations entamées en décembre 2020. Suite à cette situation inquiétante, une importante délégation de la société de développement de cacao (Sodecao) avait dû effectuer une visite sur les lieux au mois de mai dernier, à l’effet de s’enquérir de la situation et trouver des pistes de solutions.
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Il est du dernier né des industriels du cacao comme de Neo Industry qui l’a précédé. L’entreprise d’Emmanuel Neossi était la quatrième à arriver dans le secteur, et pour son baptême du feu lors de la campagne 2020-2021, elle s’est positionnée comme le deuxième transformateur avec 4286 tonnes, juste derrière le leader Sic Cacaos. Neo Industry s’est implanté en avril 2019 à Kekem dans le département du Haut-Nkam, région de l’Ouest, et dispose d’une capacité annuelle de transformation de 32.000 tonnes. L’homme d’affaires camerounais qui a l’ambition de booster la transformation du cacao camerounais a vu son projet freiné, après l’annulation par le gouvernement du contrat de concession signé entre l’Etat et Neo Industry pour l’exploitation de 26.000 hectares de cacao dans la Vallé du Ntem, au Sud Cameroun. Le projet a fait face à de vives protestations de la part des populations, qui ont crié à l’expropriation de leurs terres, et le gouvernement a dû reculer.
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Economiquement, un tel projet aurait sans nulle doute permis au Cameroun d’accroitre sa production nationale de cacao, et permettre en outre de juguler bon an mal an la pénurie de matière première souvent enregistrée au cours des campagnes. Il faut souligner que l’objectif fixé par les autorités était de doubler le taux de transformation, en le portant à 40 % de sa production en 2020. Le pays récolte à peine 250 000 tonnes de cacao chaque année et a dû revoir à la baisse son ambition d’atteindre, grâce à ses 600.000 cacaoculteurs, les 600.000 tonnes à l’horizon 2020, en dépit d’une origine camerounaise dont la couleur rouge brique reste prisée des chocolatiers. En cause, notamment, la difficulté des producteurs à obtenir des plants de cacaoyer pour renouveler et étendre leur verger. Désormais, le Cameroun vise la barre peut-être plus accessible des 330 000 t à l’horizon 2023.
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