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Transport ferroviaire : le « Train Express » de Camrail affiche déjà des insuffisances

Un incident technique survenu ce dimanche 11 juillet 2021 à Eséka a provoqué l'immobilisation de voitures voyageuses du convoi ferroviaire express 185 dans le chef-lieu du département du Nyong et Kellé, devenu tristement célèbre à cause de la catastrophe ferroviaire du 21 octobre 2016. Les passagers de ce train ont poursuivi leur voyage vers Yaoundé par bus, après une opération rocambolesque de transbordement.

Lancé à grand renfort de publicité le 1er juillet 2021, le Train Express de la Cameroon Railways (Camrail)) connaît son premier incident, survenu sur la ligne Douala-Yaoundé-Douala. Incident ayant provoqué une immobilisation de la nouvelle  navette ferroviaire à la gare d’Eséka, dans la région du Centre. Un communiqué publié par l’entreprise concessionnaire du chemin de fer camerounais renseigne sur un « incident technique survenu sur le train marchandise M604 au PK 158+000». La sortie de Camrail attribue l’immobilisation du train express 185 à une panne technique survenue sur des voitures de transport de marchandises effectuant le trafic entre Douala et Yaoundé. Dédouanant de facto une panne technique du train express mis en service il y’a une dizaine de jours. La société Camrail reconnaît toutefois le désagrément causé par l’incident sur la fluidité du train transportant des passagers en provenance de Douala et à destination de Yaoundé. 

Ajouté à la longue immobilisation du train express 185, les passagers des voitures affrétées ont été transbordés dans des bus mobilisés d’urgence par la direction générale de Camrail : «….des dispositions ont été prises afin de permettre aux passagers de rallier leurs destinations finales par bus», mentionne le communiqué du concessionnaire. 

D’après les prévisions, le temps de voyage entre les stations de Douala et Yaoundé par train express est fixé à 4 heures 45 minutes. Le trajet comporte 5 arrêts successifs de 120 secondes dans les gares de d’Edéa, Messondo, Eséka, Makak et Ngoumou. «Ce temps de parcours va diminuer au fur et à mesure de l’avancement des travaux de réhabilitation de la voix pour descendre en dessous des trois heures», indiquait Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, le Ministre des transports à l’occasion de la double cérémonie de mise en service officielle du train express Douala-Yaoundé-Douala, et de quatre locomotives dédiées au transport des marchandises. Le dimanche 11 juillet 2021, les passagers du train express 185 ont malheureusement été immobilisés à la gare d’Eséka: «les frais de transport par bus d’Eséka à Yaoundé ont été entièrement à la charge de Camrail», apprend-on d’une source à Camrail. De qui l’on apprendra également que «grâce à la mobilisation des équipes techniques de Camrail, les circulations ferroviaires ont pu être rétablies», annonçant ainsi le départ du train express 186 de Yaoundé vers Douala le même jour.  

Cet incident technique ravive néanmoins la polémique autour du renouvellement du parc de voitures marchandises et passagers de la Camrail. Polémique amplifiée après la grave catastrophe survenue le 21 octobre 2016 à Eséka. Au lendemain de laquelle le Président de la République avait ordonné un audit de la convention de concession signé le 19 janvier 1999 pour une durée de 20 ans, entre l’Etat du Cameroun et la Camrail. Devait également être audités, les avenants de 2005 et 2008. L’objectif de l’audit visait à s’assurer sur la qualité des infrastructures, de la gestion et des services offerts par le transporteur ferroviaire, dont la concession démarrée officiellement le 1er avril 1999, prévoit l’exploitation technique et commerciale des services de transport ferroviaire, la maintenance, l’aménagement et la gestion des infrastructures ferroviaires, et la gestion courante du domaine ferroviaire. Dans le cadre de l’Avenant de 2005, la Camrail devait verser au titre des redevances, une enveloppe de 1,5 milliards de FCFA pendant 5 ans. Celui de 2008 prévoyait, entre autres clauses, le déblocage d’une subvention de 72 milliards de FCFA au bénéfice du concessionnaire. Subvention  destinée au renouvellement des infrastructures ferroviaires. La Camrail est détenue à hauteur de 77,4% par le groupe Bolloré, 13,5% par l’État du Cameroun, 5,3% par l’entreprise Total Cameroun et 3,8% par Sebc, filiale du groupe Thanry.

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