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Pâtisserie : les menaces qui pèsent sur le prix de la baguette

Les industries meunières ont récemment décidé de renchérir les prix de cette matière première, au grand dam des boulangers. Et pourtant, le prix du pain (200g) reste stable, mais son grammage est fortement impacté pour tenter d’amortir les coûts.

Les consommateurs camerounais continuent de se procurer la baguette de pain au prix homologué à 125F (200 grammes) par le ministère du Commerce. Et pourtant, ils sont loin de se douter que derrière le combat mené par le gouvernement pour la stabilité des prix de cette denrée de grande consommation, se cache un malaise à peine voilé des boulangers. Ceux-ci subissent en effet depuis le mois de mai une augmentation des prix des matières premières, en l’occurrence la farine de blé. Ceci résulte d’une décision du Groupement des industries meunières du Cameroun. « Nous avons convenu lors de la réunion du 9 mars avec les boulangers qu’il y aurait une double hausse. La première devant intervenir le 10 mars et la deuxième aurait dû normalement intervenir le 1er mai, c’est un consensus dégagé de cette réunion. Donc en fait, la deuxième augmentation de 1000F a juste été décalée », explique le secrétaire général du Groupement des industries meunières du Cameroun (GIMC), Alferd Momo Ebongue, dans les colonnes du quotidien « Cameroon Tribune » du mardi 15 juin dernier.

Renchérissement des prix des intrants

Dans la pratique, les prix désormais applicables sur la farine de blé ont augmenté de 10%. Le sac de 50kg qui jadis coûtait 19.000F oscille désormais entre 20.000F et 20.500F, voire plus en fonction des enseignes de distribution, alors qu’en 2016 il se situait autour de 13.000F. Le kilogramme subit également des augmentations et coûte désormais 450 voire 500F au lieu de 350F. En dehors de la farine de blé qui constitue la matière de base dans le processus de fabrication du pain, d’autres intrants subissent également des tendances inflationnistes. C’est le cas de la levure servant dans la fabrication des baguettes, dont le carton coûte 21.500F, tandis que l’améliorant fluctue jusqu’à 25.500F.

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Dans la chaine de valeurs, les boulangers pâtissent le plus de cette augmentation des coûts des matières premières, mais sont tenus par la réglementation sur les prix fixés par le ministère du Commerce et ne peuvent pas se permettre d’augmenter le prix de la baguette. Cependant, ils ont trouvé des astuces pour tenter de minimiser les coûts en modifiant le grammage de la baguette tout en la maintenant au prix homologué de 125F. « Le ministère ne veut pas qu’on répercute l’augmentation des prix de la farine sur les prix du pain dans les guichets, et on se sent un peu à l’étroit. La seule façon d’atténuer, c’est de revoir le grammage à la baisse pour essayer de supporter les charges parce que là ça devient très difficile à gérer. Il y a même les nouvelles boulangeries qui entraient dans la filière qui ont dû fermer à cause de cette situation », confesse un promoteur d’une boulangerie-pâtisserie à Yaoundé.

Perspectives

Au demeurant, les choses pourraient retourner à la normale dans les mois à venir, ce d’autant plus que le Conseil international des céréales, a indiqué au sortir de son conseil d’administration du 7 juin dernier, que la production mondiale de céréales en 2021/22, notamment le blé et le maïs, devrait augmenter de 72 millions de tonnes, à un pic de 2.292 millions de tonnes. « Pour ce qui est des perspectives du secteur, le prix de la farine sur le marché dépend de plusieurs paramètres notamment le prix du blé. S’il reste constant comme il l’est depuis quelques semaines, ou s’il diminue, le prix de la farine en sera autant répercuté à la baisse », assure Alferd Momo Ebongue. Par conséquent, le grammage du pain pourrait être reconsidéré par les boulangers séditieux à condition que le ministère du Commerce y veille scrupuleusement.

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