Assurances: Louis Paul Motaze accélère la finalisation de la Cameroon-Re
Pour le ministre des Finances, la Société de réassurance du Cameroun crée en 2019, permettra d'augmenter les capacités de souscription et de rétention des primes sur le marché local.
En procédant ce 4 juin 2021, à l’installation du nouveau bureau exécutif de l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac), le ministre des Finances, autorité tutélaire, a formulé quelques attentes majeures à l’endroit de ce groupement. Il s’agit concrètement pour l’équipe de Thierry Kepeden d’adapter les offres d’assurances aux besoins du marché par la digitalisation des services, de la constitution de groupes puissants face à la pression des capitaux étrangers, de marquer la forte présence dans les marchés boursiers afin de booster la croissance, d’exploiter les opportunités offertes par l’élargissement de l’assiette des nouveaux produits etc.
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D’après Louis Paul Motaze, la profession d’assureur est dépositaire d’un volume important de l’épargne nationale. Par ailleurs, le secteur constitue, dit-il, l’un des acteurs majeurs du financement de l’économie camerounaise: «il joue un rôle crucial dans la croissance de notre pays vers les objectifs de l’émergence et la vision 2035. C’est pourquoi le gouvernement entend promouvoir les assurances et ses métiers connexes», a ajouté le ministre. Pour sa part, la partie gouvernementale a rassuré l’Asac sur la mise en service d’un fonds de garantie, l’assainissement du marché des assurances à travers le contrôle de la branche automobile, la lutte contre la fraude, ainsi que l’entrée en application de l’assurance location de conteneurs, prévue dans la loi de finances du 20 décembre 2017. Ainsi que la suppression effective de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les contrats d’épargne en assurance.
Cameron-Re
Louis Paul Motaze a également mis un accent particulier sur la finalisation de la création de la «Cameroon-Re» (Cameroon reinsurance corporation), qui d’après le membre du gouvernement, contribuera à augmenter les capacités de souscription et de rétention des primes sur le marché local. Cette nouvelle institution a été annoncée en 2019. Prévue pour démarrer avec un capital de 15 milliards de FCFA, l’actionnariat de la Cameroon-Re, sera réparti entre les compagnies d’assurance et de réassurance locales (51%), un partenaire stratégique, réassureur de préférence (34%), l’Etat du Cameroun (10%) et les divers actionnaires (5%). Depuis l’annonce de sa création, les pourparlers tournent autour de la constitution juridique et la libération du capital. L’objectif principal de la Société de réassurance du Cameroun est de renforcer les capacités des entreprises locales d’assurance, diversifier l’offre de couverture assurancielle… Le processus de mise sur pied de cette société bloque également dans le choix d’un partenaire privé stratégique de référence, pour un accompagnement stratégique, technique et financier, phase cruciale pour son entrée en phase de notation.
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Revenant à l’Asac, le ministre des Finances a toutefois déploré le laxisme observé dans le règlement tardif des sinistres, le non-respect des clauses contractuelles, qui, selon lui, «sont des étiquettes sombres qui collent souvent aux sociétés d’assurances». Louis Paul Motaze a par ailleurs instruit la mise en place des dispositions nécessaires à l’encadrement efficace des réseaux de l’Asac pour la sauvegarde des deniers publics, l’opérationnalisation effective dans les meilleurs délais de la plateforme de centralisation des attestations de paiement automobiles, l’assainissement du marché en synergie avec la tutelle, le suivi rigoureux de la plateforme de contrôle des attestations d’assurance automobile, ainsi que la centralisation de la commande desdites attestations, la finalisation de la révision des textes de l’Asac, le respect des dispositions réglementaires relatives à l’amélioration de la cadence de règlement des sinistres aux assurés et bénéficiaires des contrats d’assurances. «Il faut crédibiliser les marchés des assurances et conforter la clientèle», a conclu le ministre des finances.
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