Office céréalier: un Conseil d’administration aux pouvoirs plus étendus
Le chef de l’Etat vient de réorganiser cet organisme qui joue un rôle de régulateur de l’approvisionnement des marchés en céréales.
L’Office céréalier va connaître une nouvelle organisation. Un décret du chef de l’Etat signé le 23 octobre 2018 dernier porte réorganisation de cet organisme chargé d’intervenir sur les marchés des zones productrices et consommatrices de céréales et de sécurité alimentaire permettant de stabiliser les prix d’une campagne à l’autre, afin de lutter contre la famine. Il ressort de cette restructuration un conseil d’administration à pouvoir étendu. L’article 14 stipule que le Conseil d’administration définit, oriente la politique générale de l’Office et en évalue la gestion. Par ailleurs, « le directeur général ou le directeur général adjoint éventuellement, est responsable devant le conseil d’administration qui peut le sanctionner en cas de faute grave de gestion ou de comportement susceptible de nuire à la bonne marche ou à l’image de l’Office », souligne le décret. Les sanctions possibles à prendre par le conseil d’administration à l’encontre du DG ou du DGA vont de la suspension de certains pouvoirs à la suspension des fonctions pour une période limitée avec effet immédiat, et même à la suspension de fonction avec effet immédiat assortie d’une demande de révocation adressée à l’autorité investie du pouvoir de nomination.
Le décret portant réorganisation de l’Office céréalier institut également la nomination par le ministre en charge des Finances d’un agent comptable et d’un contrôleur financier spécialisé. Les textes organiques précisent les modalités de gestion financière : l’agent comptable enregistre toutes les recettes et toutes les dépenses de l’Office. Il contrôle la régularité des autorisations des recettes, des mandatements et des paiements ordonnés par le DG. C’est aussi auprès de l’agent comptable que le paiement des dépenses autorisées s’effectue également. Le contrôleur financier spécialisé, lui, est chargé du contrôle des actes générateurs des recettes et des dépenses pris soit par le directeur général, soit par les ordonnateurs secondaires. Il est donc chargé du contrôle de l’exécution du budget. Les ressources de l’Office sont en effet constituées par les recettes propres, les subventions et contributions de l’Etat, les ressources issues de la coopération, les dons et legs, et toutes autres ressources qui pourraient lui être affectées, conformément à la législation en vigueur.
La gestion financière occupe une place centrale dans cet organisme qui joue un rôle important, une sorte de régulateur de l’approvisionnement des marchés des régions septentrionales du Cameroun en céréales, aliment de base des populations de cette partie du pays. Le parcours de l’Office est rythmé par des scandales de détournement. Une mission de contrôle a révélé l’an dernier la disparition de plus de 2 000 sacs de riz dans les magasins de l’Office. La valeur de la cargaison disparue s’élève à 46,7 millions FCFA, selon les évaluations officielles. Le chef de centre avait d’ailleurs écopé d’une détention préventive. En 2008, c’était au tour de l’agent comptable de prendre la clé des champs, avec une somme de pas moins de 100 millions de FCFA qui se trouvait dans les caisses.