Selon Moody’s, la succession à la tête de l’Etat représente un risque pour le profil de crédit du Cameroun
L’agence de notation américaine reste néanmoins optimiste sur la capacité du pays à honorer ses engagements malgré la crise sanitaire mondiale.
Dans son dernier rapport sur le Cameroun, Moody’s Investor Services maintient à « B2 » sa note sur le pays assortie d’une perspective « stable ». L’agence de notation américaine reste donc optimiste sur la capacité du pays à honorer ses engagements malgré la crise sanitaire mondiale et ses effets sur l’économie. Le principal atout du Cameroun reste la relative diversification de son économie, ce qui a contribué à contenir l’impact du choc pétrolier par rapport à ses pairs régionaux et aux pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac).
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Cependant, le profil de crédit du pays est menacé par plusieurs facteurs. Sur le segment de la susceptibilité au risque événementiel, Moody’s attribue au pays la note « ba ». Ce score est principalement déterminé par le risque politique interne lié à la question de succession au sommet de l’Etat. « L’âge avancé de Biya soulève des questions quant à savoir qui lui succédera… En cas de décès en cours de mandat ou d’incapacité d’exercer ses fonctions, de nouvelles élections doivent être organisées. Au-delà du processus institutionnel, la visibilité sur le déroulement pratique de la succession est toutefois limitée. La petite taille des partis d’opposition pourrait potentiellement déclencher des conflits internes » explique l’agence américaine.
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Pour le Cameroun, la principale conséquence d’une telle notation est le durcissement possible des conditions d’endettement. Ceci intervient alors que le pays va émettre d’ici le mois de juin, nouvel eurobond sur les marchés financiers internationaux.
Selon Moody’s, l’hypothèse d’un relèvement de la note souveraine du Cameroun est quant à elle conditionnée par le règlement de la crise socio-politique dans les régions anglophones, l’instauration d’un climat de paix et l’élimination de la menace de retombée négative sur l’économie. A cela devrait s’ajouter un effort supplémentaire en termes de gouvernance. « Un relèvement de la note pourrait se produire si l’assainissement budgétaire devait s’enraciner, largement indépendant des facteurs cycliques et ponctuels, ce qui se traduirait par une discipline budgétaire et une force institutionnelle durable » préconise Moody’s.
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