Cybercriminalité: seulement 6 victimes sur 100 portent plainte
les personnes les plus exposées à la cybercriminalité sont les hommes (4,3%), les jeunes de la tranche 30-34 ans (5%), et les personnes instruites (du niveau supérieur 9,2%).
Le nombre de plaintes liées à la cybercriminalité a certes considérablement augmenté en dix ans, passant de 15 en 2005 à 82 en 2015, tel que le révèle l’annuaire statistique des télécommunications et TIC au Cameroun. Mais beaucoup de victimes se murent encore dans le silence. L’étude montre en effet que c’est seulement 6 victimes sur 100 qui ont eu à porter plainte. La preuve que le phénomène prend de l’ampleur dans la société. En proportion, les personnes les plus exposées à la cybercriminalité sont les hommes (4,3%), les jeunes de la tranche 30-34 ans (5%), et les personnes instruites (du niveau supérieur 9,2%). 3,8% de personnes âgées de 15 ans ou plus sont victimes de cybercriminalité en 2017. Les régions de l’Est et du Nord-Ouest (5,9%), ainsi que l’Adamaoua (1,7%) sont particulièrement touchées.
Selon le type d’infractions, l’arnaque via les appels téléphoniques ou les SMS arrive en tête avec 55,8% de cas, suivi du piratage de boîte mail (21,1%), et l’arnaque via internet (19,5%). L’enquête souligne une négligence de la part des entreprises à se parer contre le phénomène de cybercriminalité. Il est noté que même si la moitié des entreprises utilisant internet (51,9%) ait connaissance des risques liés à la cybercriminalité, moins de 16% d’entre elles disposent d’une politique de sécurité du système d’information des entreprises. Sur 100 grandes entreprises, 55 ont un plan de sécurité. Par ailleurs, plus de 7 petites entreprises sur 10 n’ont pas de plans de continuité d’activité et de reprise après sinistre.
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L’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic) relevait déjà en juillet dernier la recrudescence de la cybercriminalité au Cameroun. Selon les statistiques de l’Agence, les infractions cybernétiques les plus récurrentes sont le scamming, le phishing, le webdefacement, et skimming. Près de 800 cas de scamming, arnaques réalisées principalement au moyen de l’internet, sont recensés au Cameroun. Le phishing, lui, est une technique d’attaque informatique par usurpation d’une adresse email ou d’un site web, dans l’optique d’arnaquer un individu ou une entreprise. Environ 200 cas de phishing ont été dénombrés par l’Antic. Le Webdefacement, qui est une attaque consistant à changer de manière frauduleuse l’apparence d’un site web. Près de 29 administrations publiques camerounaises ont été victimes de cette infraction, notamment l’Assemblée nationale et la Crtv. Le Skimming quant à lui est le piratage des cartes magnétiques à l’aide des dispositifs spéciaux insérés, par des cybercriminels, dans des guichets automatiques bancaires (GAB) de banque. Par ce mode opératoire, de nombreuses banques locales ont été victimes de pertes financières considérables, estimées à plus de 3 milliards de FCFA, informe le DG de l’Antic.