Filière avicole : l’Interprofession avicole du Cameroun dément pour l’importation du poulet congelé du Brésil
Dans une sortie médiatique chez nos confrères de la Cameroon Radio Television (Crtv), le président de cet organisme qui représente l’essentiel des acteurs de la filière a levé tout équivoque né d’une correspondance du ministre de l’Elevage, des pêches et des industries animales, Dr Taïga, à l’Ambassadeur du Cameroun au Brésil, relatif à l’importation des produits et sous-produits aviaires du Brésil.
Il n’y a plus de doute, le Cameroun n’est pas engagé sur le chemin d’un retour des importations du poulet congelé. C’est en substance l’assurance développée par le président de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic), François Djonou, dans une sortie ce mercredi 7 avril 2021 sur le poste national de la Cameroon radio television (Crtv). L’organisme regroupant la majorité des acteurs de la filière a essayé de lever les équivoques nés des entendements multiformes au sein de l’opinion, à la suite d’une correspondance du ministre de l’Elevage, des pêches et des industries animales, Dr Taïga, à l’Ambassadeur du Cameroun au Brésil le 22 mars 2021, autorisant l’importation des produits et sous-produits aviaires du Brésil.
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« Dans le cadre du développement de la filière avicole camerounaise et de la diversification des fournisseurs d’intrants, j’ai l’honneur d’accepter l’importation de produits et sous-produits aviaires du Brésil, dans le respect des exigences sanitaires et zoosanitaires du Cameroun et du Brésil, selon les normes de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) », lit-on dans ce document. Il a germé au sein de l’opinion l’idée de l’importation du poulet congelé, alors que le gouvernement a signé en 2016 une mesure portant interdiction du poulet.
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« Il n’y a pas de retour d’importations du poulet au Cameroun. Le but est de diversifier les sources d’approvisionnement en intrants avicoles. Il s’agit de permettre aux acteurs de la filière avicole locaux d’importer des OAC (Œufs à couver), ou des poussins d’un jour, ou des parentaux du Brésil », rassure François Djonou. Le président de l’Ipavic révèle en effet que le Cameroun est victime des conséquences de la pandémie de Coronavirus qui a considérablement réduit les importations d’intrants avicoles à partir de l’Europe, mais aussi de la réapparition de la grippe aviaire dans certains pays d’Europe qui pourvoyaient le Cameroun en intrants.
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« Il y a pénurie sur le marché parce que depuis mars 2020, il y a une réduction drastique de vols commerciaux entre l’Europe et le Cameroun, et c’est l’Europe qui est notre principal pourvoyeur en intrants avicoles. Avec cette réduction de vols, nous ne pouvions pas importer des parentaux depuis l’Europe. Ça a donc créé une pénurie dans le sein parental, et en novembre dernier, la grippe aviaire est venue aggraver la situation. C’est ce qui explique la pénurie de poulets sur le marché », ajoute François Djonou.
Il va sans dire que cette démarche gouvernementale vise à relancer les activités de la filière à travers un approvisionnement en œufs à couver ou des poussins d’un jour, le pays souffrant d’une carence de ces intrants en raison des facteurs sus-évoqués. Mais pour résoudre définitivement cette problématique, l’Ipavic recommande au gouvernement d’encourager la mise en place des grands-parents car, « si nous avons les grands-parents au Cameroun, nous allons produire localement, donc les reproducteurs, et nous n’allons plus dépendre des pays extérieurs pour les parentaux. Et on aura suffisamment de poussins au Cameroun », préconise François Djonou.
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Pour mémoire, la demande nationale en poulets se situe autour de 60 millions, mais pour l’heure le Cameroun n’en produit qu’à peine 20 millions.