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Pétrole, gaz, diamants gérés dans l’opacité au Cameroun

La suspension du Cameroun du processus Itie révèle une série de manquements du pays à ses engagements de transparence dans la gestion du pétrole, du gaz et des diamants.

Les Camerounais d’un certain âge s’en souviennent encore: au cours d’une interview que l’ancien Administrateur directeur général de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH) [entreprise publique chargée de gérer les intérêts de l’Etat dans le secteur pétrolier et gazier, Ndlr] avait accordée à l’émission « Tout Surtout », feu Jean Assoumou a déclaré s’agissant de la gestion du pétrole au Cameroun que: « la question du pétrole au Cameroun est une affaire très compliquée …» Toutes les manœuvres utilisées par le journaliste pour tirer les vers du nez de l’ex ADG sont restées vaines. Au contraire, l’interviewé a renchéri sa position en ironisant: « je vous ai dit que… la gestion du pétrole c’est une affaire entre le Chef de l’Etat et moi ».

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Face à la presse le 30 mars 2021 à Yaoundé, la Coalition camerounaise “Publiez ce que vous payez” qui regroupe différentes organisations de la société civile engagées dans le suivi de la gestion des ressources extractives a dénoncé l’inertie du groupe multipartite (représentants du gouvernement, du secteur privé et de la société civile) du Comité national de suivi de la mise en œuvre de l’Itie. “Au sein du Comité, certains membres considèrent qu’ils n’ont de comptes à rendre qu’à leur patron direct et au-dessus de celui-ci, à celui qui l’a nommé”, témoigne le président de Transparency International Cameroon, Me Henri Njoh Manga Bell.

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Pourtant, l’on croyait cette époque de l’omerta révolue. Du moins, le gouvernement s’est employé depuis plus d’une décennie à le faire croire. C’est ainsi que le Cameroun a adhéré à l’Iinitiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (Itie) en mars 2005 puis a été accepté, en tant que pays « Candidat », le 27 septembre 2007. Dans ce cadre, le Cameroun a publié jusque-là 13 Rapports Itie couvrant la période de 2001 à 2017. Le Cameroun semblait même avoir réussi le plus difficile lorsqu’il a décroché, en octobre 2013, le très recherché statut de “Pays conforme”. Malheureusement ces progrès risquent de tomber à l’eau puisque le pays pourrait être radié dans un an si rien n’est fait.

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