La Semry vise une production annuelle de 180 000 tonnes de riz
La Société d'expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry) envisage de tripler son volume de production annuelle dès la prochaine campagne agricole, alors qu’elle se chiffre actuellement à 60 000 tonnes. La demande nationale est évaluée à près de 700 000 tonnes, et le déficit de production n’est comblé que grâce aux importations.
Le riz est l’un des aliments de base les plus consommés au Cameroun, mais pour autant, le pays n’en produit pas en quantité suffisante pour s’assurer une sécurité alimentaire garantie. Il dispose cependant d’une société de production de cette céréale, vieille d’une cinquantaine d’années, mais dont les performances au fil des années ne sont guère reluisantes pour la stabilité de la balance commerciale. La Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry), créée en 1971, bat de l’aile et ne parvient toujours pas à satisfaire la demande de consommation nationale qui se chiffre annuellement à près de 700 000 tonnes.
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Au cours de la dernière campagne agricole, l’entreprise n’en a produit que 60 000 tonnes, ce qui ne représente même pas la moitié de l’ensemble de la production nationale évaluée à 140 170 tonnes en 2020, selon les statistiques du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader). La demande annuelle est évaluée à presque 600 000 tonnes en 2020, et il existe un différentiel de 436 000 tonnes que le Cameroun se trouve contraint d’importer pour pallier son déficit de production.
Pour tenter de réduire ces importations, la Semry envisage désormais de tripler sa production et de la porter à 180 000 tonnes par an, grâce à l’exploitation de ses 24 000 hectares de surface cultivable. Elle se l’est fixé comme objectif au sortir de son conseil d’administration tenu le mois dernier à Garoua, la capitale régionale du Nord. La structure dirigée par Fissou Kouma entend relever ce défi à travers au projet de valorisation des investissements dans la vallée du Logone (Viva Logone), auquel il vient de souscrire. « A l’issue de ce projet, des études ont été menées pour augmenter l’intensification culturale, c’est-à-dire, au lieu de faire une culture par an sur la même parcelle, il sera désormais question de faire deux productions par an sur la même parcelle. On partirait de 60 000 tonnes de paddy produits actuellement, à 180 000 tonnes », a indiqué le Directeur général de la Semry chez nos confrères de « Nord Actu ».
Déficit de 35 milliards de F
Ce nouveau projet va en effet contribuer à la relance des activités de la Semry. Le conseil d’administration a compté les problèmes structurels parmi les goulots d’étranglement qui empêchent à l’entreprise de réaliser de bonnes performances, et s’est engagé à la restructurer. « La Semry a été créée en 1971. Et rendus à cette date, les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. Nous sommes en face d’une société qui accuse une perte cumulée de l’ordre de 35 milliards de FCFA. Nous avons un personnel vieillissant, nous avons plus de 120 gardiens de nuit sur une population d’environ 300 personnes. Nous avons des chauffeurs qui se retournent les pouces parce que les engins sont vétustes. Tout ceci engage des dépenses énormes », a présenté le président du conseil d’administration Midjiyawa Bakary, par ailleurs gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, au sortir de la rencontre du mois dernier. En clair, la relance des activités de la Semry passe obligatoirement par un certain nombre de réformes, y compris celles du personnel.
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