Développement : l’agro-industrie de toutes les attentes
Pour les analystes comme pour les partenaires au développement l’industrie agroalimentaire est levier indispensable à la croissance économique du Cameroun. Le secteur agroindustriel contribue à plus de 33% de la production industrielle, 22% de la valeur ajoutée industrielle et près de 6% des exportations.
Dans son palmarès 2016 des 500 premières entreprises africaines, Jeune Afrique, révèle que deux des 100 premières entreprises agro-industrielles du continent sont camerounaises: la Sodecoton (78e/100) et la Société alimentaire du Cameroun (93e/100). Mieux, dans le classement régional, le Cameroun qui domine le palmarès (avec 40 entreprises classées sur 70 et 54% des revenus cumulés) affiche sept entreprises agro-industrielles sur les 70 classées en Afrique centrale. Sodecoton (31e/70), Olam Cam (41e/70), Sosucam (51e/70), Cameroon Development Corp (52e/70), Sic Cacaos (55e/170), Socapalm (58e/70), SCR Maya et Cie (59e/70), Chococam (70e) figurent dans le ranking. Toutefois, le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (Minmidt) rappelle que c’est le commerce et l’agriculture vivrière qui sont les deux principales branches créatrices de richesses de l’économie camerounaise depuis 1993. Même si ces deux branches font du Cameroun une économie fortement spéculative et plus précisément de «comptoir». Malgré ses potentialités agro-écologiques, le pays est encore obligé de recourir aux importations pour combler la demande locale. Le Cameroun a ainsi importé 1,388 million de tonnes de produits alimentaires en 2015 pour plus de 800 milliards FCFA, dépassant ainsi, pour la 1ère fois, les hydrocarbures (1,294 million de tonnes) et le clinker (1,323 million de tonnes). Principalement, il s’agit du riz (730 000 tonnes), du poisson (217 000 tonnes), du sel de cuisine (139 000 tonnes) et divers autres produits alimentaires (301 000 tonnes).
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Dominée par les exploitations familiales, l’agriculture reste une activité de subsistance où, sur environ 2 millions d’exploitations agricoles déclarées, 72% sont polyvalentes, 25% sont spécialisées dans les productions végétales et 3% opèrent dans l’élevage. Lors du Sommet de l’Union Africaine de Maputo tenu en 2003, les chefs d’Etat et des gouvernements ont adopté le Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine (Pddaa). Dans le cadre de sa mise en œuvre, les Etats membres se sont engagés à atteindre progressivement un seuil d’allocation de 10% du budget national au développement du secteur agricole. C’est en droite ligne avec la vision du développement à l’horizon 2035 et le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce) que le gouvernement a installé en 2011, une Equipe Pays Multisectorielle chargée de la mise en œuvre du Pddaa. Ainsi, un Plan National d’Investissement Agricole (Pnia) a été adopté en avril 2014 pour un coût total de 3551 milliards de FCFA sur la période 2014-2020. Le Pnia vise, pour le secteur agricole et rural une croissance annuelle moyenne de 7% entre 2014 et 2020 et de 10% après cette période. Un taux spécifique de 8,4% l’an est recherché pour l’agriculture industrielle et d’exportation, contre 7,7% pour l’agriculture vivrière et 9,3% pour l’élevage.