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Monnaie divisionnaire : la pénurie des pièces de monnaie persiste

L’interpellation le 16 mars par la brigade de gendarmerie de Nlongkak à Yaoundé, de trois présumés faussaires, avec des pièces d’une valeur de 150 000 FCFA vient relancer le débat sur la pénurie des pièces des monnaie dans le circuit économique. Pour la Beac, il s'agit de l'une des plus graves crises de monnaie divisionnaire enregistrée dans la Zone Cemac.

La crise de la monnaie divisionnaire perdure malheureusement au Cameroun. Les injections massives de pièces de jeton de 25, 50, et 100 FCFA n’ont finalement pas permis de combler suffisamment le gap, ni de renflouer le circuit monétaire frappé par sa rareté. Commerçants, grands distributeurs, épiciers, taximen et autres usagers traditionnels des pièces de monnaie restent aux abois. Pourtant, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) a effectivement procéder depuis, novembre 2019, à une vaste opération d’émission de jetons dans les 6 pays de la Cemac (Communauté économique des États de l’Afrique centrale). Le gouvernement de la banque centrale a progressivement mis en circulation de millions de pièces de monnaie afin de pallier à leur rareté au Cameroun, Gabon Centrafrique, Guinée Équatoriale, Congo et Tchad. D’après des sources internes à la Beac, il s’agit de l’une des plus graves crises de monnaie divisionnaire depuis la création de l’institut d’émission. La dernière en date remonte entre 2004 et 2005.

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Le 23 décembre 2019 à Douala, le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli, confirmait le marasme après une enquête menée par la Beac dans les 6 Etats de la Cemac, révélant «une pénurie chronique de pièces de monnaie». Ce 16 mars 2021, la Brigade de gendarmerie de Nlongkak, ville de Yaoundé, a procédé à l’interpellation de trois présumés faussaires, par ailleurs spécialisés dans le trafic de pièces de monnaie. D’après les enquêteurs, cette opération a donné lieu à la saisie nombreuses pièces de 100 F CFA, d’une valeur de 150.000 FCFA. L’exploitation de ces derniers a par ailleurs révélé qu’ils échangeaient ces pièces de monnaie contre des billets de banque, au-delà de leur valeur.

Importantes reserves

Autre facteur aggravant de la rareté des jetons, leur usage abondant dans les machines à sous, suivi de leur stockage. De millions de FCFA de pièces de monnaie élisent ainsi domicile dans les salles de jeux, provoquant incontestablement une perturbation de circulation. La thésaurisation et leur utilisation par les bijoutiers complètent la longue liste des causes de cette pénurie au Cameroun. Mais le mal semble être plus profond. D’après une source interne dans la banque centrale, «le souci avec les pièces de monnaie au d’un de la Cemac émerge avec la gamme de 2006 qui, par rapport à la précédente gamme, a la particularité d’innover avec des pièces de basse dénomination (1f, 2f), mais surtout de diamètre et de consistance métallique plus réduits (5f, 10f, 25f, 50f). Au sein de la Cemac, c’est le pouvoir libératoire de ces pièces qui semble remis en question par les usagers. Régler une course de taxi, effectuer des achats au supermarché ou être remboursé en monnaie par ces pièces a progressivement suscité, puis installé, une sorte de malaise perceptible au quotidien. Malaise alimenté par la rareté des pièces qui semblent moins susciter la controverse. L’on se souvient, en effet, du tollé autour du trafic de pièces de 100f au Cameroun, massivement exportées vers un pays d’Asie», clarifie notre source au sein de la Beac.

Lire aussi : Pièces de monnaie : injection massive dès novembre 2019

Pour l’expert monétaire, le pouvoir libératoire renvoie à la confiance des agents économiques (ménages, entreprises, …) dans l’une des fonctions de la monnaie qui est celle d’intermédiaire des échanges. Il en résulte donc que la Beac, qui détient en réserve des quantités importantes de ces pièces de basse dénomination, se retrouve avec un véritable caillou dans la chaussure. À tel point que malgré des campagnes de communication soutenues menées par la Beac, avec parfois l’implication personnelle du Gouverneur, l’acceptation de ces pièces demeure sujette à caution. Au moment où le processus d’élaboration d’une nouvelle gamme de billets de banque en zone Cemac se précise, le gouvernement de la Beac se penchera-t-il également sur l’épineux casse-tête de la pièce de monnaie ? Des experts militent en effet en faveur d’une refonte profonde de la monnaie de basse dénomination en Afrique centrale.

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