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Lutte contre la contrebande : la Douane traque les véhicules non-dédouanés

En partenariat avec le ministère des transports, les douanes camerounaises ont mis sur pied les applications «Cosmos» et «Cistrack» permettant de tracer les véhicules circulant dans documents de douane. En quelques jours de dizaines de 4x4 rutilantes tombées dans les mailles du filet des gabelous.

Ce 7 mars 2021, les éléments des douanes camerounaises, Brigade mobile des douanes de Ngaoundéré, ont saisi un véhicule de tourisme en contrebande de marque Toyota Prado, année 2015, muni de faux documents. Les hommes de l’Adjudant principal Jean François Abomo Eyebe ont tout de suite ouvert une procédure contentieuse. La saisie de Ngaoundéré fait suite à une série de prises lancées sur le territoire national par les douanes camerounaises dans la cadre de l’opération baptisée «Cosmos». Qui d’après Marcellin Djeuwo, le Chef de la Division de l’informatique de la Direction générale des douanes camerounaises, est une application créée par les douanes camerounaises pour rechercher des informations sur le dédouanement des véhicules et engins roulants en circulation au Cameroun. Le 26 février 2021, ce sont 14 grosses cylindrées de luxe qui sont tombées dans les mailles du filet gabelou de la zone l, de l’opération Halcomi III. On apprendra de l’administration douanière que ces véhicules interceptés étaient introuvables dans l’application «Cosmos». D’après la procédure, les usagers de ces véhicules devraient présenter les preuves physiques de dédouanement, ou à défaut de procéder au paiement des droits et taxes afférents. 

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On estime à plusieurs centaines de millions de FCFA les pertes enregistrées par les douanes camerounaises du fait du non-dédouanement des véhicules de tourisme et autres engins roulants : «la Direction générale des douanes a développé les applications « Cosmos » et « Custrack » pour le suivi de la régularité ou non du dédouanement des véhicules respectivement dans Sydonia et Camcis. Plusieurs dizaines de véhicules ont été conduites dans les locaux de la douane en l’espace de quelques jours d’expérimentation de la nouvelle technologie. Avec «Cosmos» et «Custrack», la douane camerounaise tient une arme pour lutter contre la contrebande des véhicules», explique-t-on au sein de l’institution. La question principale qui taraude les esprits concerne l’origine de ces véhicules pris en contrebande. D’autres sources internes pointent clairement un doigt accusateur sur «la corruption et le laxisme dans la chaîne d’importation de véhicules». Mais aussi les frontières poreuses. Dans une grande entreprise de location de véhicules de tourisme et engins roulants, on dit respecter scrupuleusement la réglementation: «nous avons un procédé spécial et un accord particulier avec certaines administrations. Lorsqu’un de nos clients est interpellé, nous présentons immédiatement le document de douanes probant», explique la source. La filière béninoise est particulièrement surveillée par les douanes camerounaises du fait de la prolifération des véhicules non-dédouanées en provenance de Cotonou.

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Associé à cette vaste opération de démantèlement de véhicules sans documents de douanes, le ministère des Transports: «une plateforme de collaboration Douanes/Mintransports est en cours actuellement. Il est question pour les opérationnels du Mintransports de s’assurer du dédouanement des véhicules avant de les immatriculer. Dans un proche avenir, les informaticiens de nos deux administrations vont développer une application qui rendra bloquante toute procédure d’immatriculation d’un véhicule n’ayant pas été dédouané au préalable», explique  un responsable des douanes camerounaises. L’échange des données Mintransports/Douanes permettra non seulement d’améliorer les statistiques nationales, les recettes sur les véhicules, de lutter plus efficacement contre la contrebande et de favoriser un dialogue citoyen avec les opérateurs licites.

Les douanes camerounaises sont en effet plombées par la contrebande et le commerce illicite. D’après Mine Okon, Chef de cellule à la Division des enquêtes douanières et de la surveillance, 30 dossiers contentieux ont été conclus en 2020 pour 3,3 milliards FCFA de droits compromis et 5,1 milliards FCFA d’amendes. Cette synergie permettra par ailleurs d’améliorer le niveau de collecte des recettes attendues des douanes camerounaises pour l’exercice 2021. Il est attendu de cette institution des rentrées financières de 804 milliards de FCFA. 

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