Le Ministre du Commerce ordonne le retrait sur le marché des produits SANO
La sortie effectuée par Luc Magloire Mbarga Atangana, le Ministre du commerce vise à la préservation de la santé des consommateurs.
Les événements s’enchaînent dans ce qui est désormais convenu d’appeler « l’Affaire Sano ». Par correspondance de ce 5 mars 2021, Luc Magloire Mbarga Atangana, le Ministre du commerce instruit le Chef de la Brigade nationale des contrôles et de la répression des fraudes de ce département ministériel « d’organiser toutes affaires cessantes, le déploiement de vos équipes sur le terrain en vue de procéder au retrait immédiat des produits incriminés du marché ». Cette mesure de rigueur fait suite à l’Arrêté portant suspension des activités d’exploitation et de conditionnement de l’eau Sano par la société Sano S.A., signé le 4 mars 2021 par le Ministre des mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt), dont Luc Magloire Mbarga Atangana a obtenu copie. C’est « au nom de la préservation de la santé des consommateurs », que le Ministre du commerce a décidé du retrait immédiat des produits Sano sur le marché.
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Cette sortie s’ajoute à un feuilleton à rebondissements entre l’entreprise Sano S.A. et les pouvoirs publics. Gabriel Dodo Ndoke, le Ministre des mines, de l’industrie et du développement technologique décidait, ce 4 mars 2021, de la suspension pour une durée de 6 mois de toutes activités d’exploitation et de conditionnement de l’eau des bouteilles et bonbonnes d’eau destinées à la consommation du public, en application des dispositions des articles 95, 213 et suivants de la Loi n°2016/017 du 14 décembre 2016 portant Code minier. L’arrêté de suspension conditionnait la reprise des activités de l’entreprise Sano S.A par «la réalisation d’un plan de site faisant ressortir clairement le périmètre de sécurité des points de captage, la présentation d’un rapport de décontamination totale du site, réalisée par une structure agréée par le Ministère en charge de la Santé publique, la présentation d’un plan de gestion des déchets approuvé par l’administration en charge de l’environnement, la mise en place des lignes de conditionnement automatisées pour toutes les gammes, la modification sur l’étiquette de la dénomination « eau minérale naturelle » en « eau Sano », la présentation des résultats satisfaisants des analyses physico-chimiques et microbiologiques complètes réalisées par un laboratoire agréé par les Ministères en charge des mines ou de la santé».
Dans une mise au point de ce 5 mars 2021, l’entreprise Sano S.A. a indiqué apprendre « avec stupéfaction par les réseaux sociaux, l’existence d’un arrêté ministériel qui porterait la suspension des activités d’exploitation et de conditionnement de l’eau Sano ». La mise au point signé par le Directeur général, mentionne « n’avoir pas été notifiée de cette décision ». Promettant de tirer toutes les conséquences qui s’imposent, aussitôt notifiée. Toutefois, le Directeur général de Sano S.A mettait en garde contre « tout ce qui sera entrepris sans cette notification préalable » qui « engagera la responsabilité pleine et entière de ses auteurs ». Par ailleurs, Sano S.A, à travers cette mise au point, affirme n’avoir « jamais préalablement reçu une quelconque mise en demeure de conditionner ses produits de quelque manière que ce soit ».
Pourtant, l’affaire Sano S.A remonte au mois de janvier 2021. D’après ses dirigeants, l’entreprise dispose des rapports d’analyses bactériologique réalisée le 7 janvier 2021 et physico-chimique des eaux effectuées le 13 suivant. Rapports issus du laboratoire des analyses des eaux et de la métrologie industrielle, agréé par le Ministère des mines, de l’industrie et du développement technologique. Les examens bactériologiques de l’eau Sano indiquent, insiste-t-on au sein de cette société, qu’« aucun argument bactériologique en faveur d’une eau infectée », n’a été décelé.
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Quant aux tests physico-chimiques, il ressort que l’eau de marque Sano « est une eau de minéralisation faible, douce et claire, caractères organoleptiques normaux. Aucun paramètre physico-chimique susceptible de nuire à la santé ». Dans le même ordre d’idées, les dirigeants de Sano S.A soutiennent avoir introduit auprès de l’Agence des normes et de la qualité (Anor), une demande de certification, le 22 janvier 2020. Demande malheureusement rejetée par Charles Booto’o à Ngon, le Directeur général de cette institution par une correspondance du 26 février 2021 : «j’ai l’honneur de porter à votre connaissance qu’après évaluation de vos produits de marque Sano, il a été constaté que les étiquettes des eaux bouteilles (1,5l et 500 ml) et des boissons gazeuses sont non-conformes aux exigences normatives». Alors que Sano S.A dispose d’un délai de 3 mois pour corriger les non-conformités décelées par l’Anor, les Ministères des mines, de l’industrie et du développement technologique, et du commerce décident conjointement de passer à la vitesse supérieure. Affaire à suivre.