Au 31 décembre 2020, la dette du Cameroun s’élève à 9700 milliards (43,6% du PIB)
Sur une enveloppe globale de 9700 milliards de FCFA, le gouvernement camerounais rassure quant à la viabilité et la soutenabilité de sa dette suitée 43,6% du Produit intérieur brut. La loi de finances 2021 autorise le Cameroun à recourir à un nouvel endettement de 1363,4 milliards de FCFA. Malgré après ces assurances la Caisse Autonome d'Amortissement (CAA), attire l'attention des pouvoirs publics sur le risque de surendettement, passé de «modéré» à «élevé».
Pour l’exercice 2021, l’Etat du Cameroun prévoit emprunter un montant équivalent à une enveloppe de 1363,4 milliards de FCFA conformément aux prévisions de la loi de finances. Pour financer sa Stratégie Nationale Développement (SND) à l’horizon 2030, le gouvernement camerounais a procédé au découpage de son portefeuille d’emprunt à proportion de 703,400 milliards de FCFA (62% des recettes à mobiliser) pour les emprunts projets, 350 milliards de FCFA pour les émissions des titres publics, 260 milliards de FCFA destinés à la composante appuis budgétaires, 30 milliards de FCFA réservés pour les emprunts bancaires et une enveloppe de 20 milliards de FCFA de prêts nets. Au 31 décembre 2020, l’encours de la dette camerounaise s’élève, d’après le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, à un montant de 9700 milliards de FCFA: «une dette maîtrisée, soutenable et viable», défend le membre du gouvernement. À la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), on pense qu’ «au regard des caractéristiques de sa dette publique, le niveau d’endettement du Cameroun est encore bas par rapport aux pays comparables». Le Cameroun disposerait encore d’une marge d’endettement de 25%. Avec un taux d’intérêt moyen de la dette extérieure situé autour de 2,5%. Autour de 6% pour la dette intérieure.
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Constituée de 73,3% de dette extérieure (6600 milliards de FCFA), 26,6% de dette intérieure et 0,3% de dette avalisée, ce portefeuille se situe à 43,6% du produit intérieur brut et à moins de 70% du Produit intérieur brut sous-régional, selon les critères de convergences et les limites fixées par les directives Cemac. Les emprunts directs quant à eux plafonnent à un taux de 50,6%. La dette camerounaise connaît toutefois une inflation de 7% par rapport à 2019. Malgré sa viabilité, le risque de surendettement est passé de «modéré» à «élevé»: «Cela s’explique par le fait que les échéances de remboursement des eurobonds en 2023, 2024 et 2025 sont au-dessus du seuil pays», renseigne la CAA. Concernant le marché des titres publics, le Cameroun a procédé à des remboursements de 382 milliards de FCFA sur un montant total de 413 milliards de FCFA de titres publics levés. Soit 360 milliards de FCFA de principal et 11 milliards de FCFA d’intérêts pour les Obligations du trésor assimilables. La procédure de remboursement des bons du trésor assimilables dont le principal s’élève à 53 milliards de FCFA est en cours.
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Pour 2021, la dette du Cameroun servira réalisation ou à l’achèvement des infrastructures routières et ouvrages d’art (39,50%), l’eau et l’énergie (35,31%), la construction et la réhabilitation des stades (11,32%), l’industrie et services (5,19%), les grands projets agricoles (2,86%), les infrastructures portuaires (2,75%), les projets miniers (2,54%), et les projets de télécommunications (0,53%). A titre de rappel, le budget de l’exercice 2021 est arrêté en recettes et en dépenses à la somme de 4865,2 milliards de FCFA, dont 4670 milliards de FCFA pour le budget général et 195,2 milliards de FCFA pour les 12 comptes d’affectation spéciale. Il est en augmentation de 232,5 milliards de FCFA par rapport au montant de la loi de finances rectificative de l’exercice précédent.
Ce budget prévoit une collecte de recettes internes de 3349,7 milliards de FCFA alors que les dépenses projetées s’élèvent à 4091,4 milliards de FCFA. Hormis les projets sus-évoqués, le budget 2021 sera également axé, d’après Louis Paul Motaze, «sur l’import-substitution qui vise la mise en place d’un système de transformation locale des produits de grande consommation à l’origine du déficit de la balance commerciale (riz, maïs, poissons, lait etc….) constitue un véritable leitmotiv de la nouvelle stratégie de développement à l’horizon 2030».
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