Marché financier : la BDEAC entre en bourse
Ce 3 février 2021, s’est tenu la cérémonie de première cotation de l’emprunt obligataire « Bdeac 5,45 % Net 2020-2027 » à la Bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale (BVMAC).
Le rituel de mise en cotation a rigoureusement été respecté par Jean Claude Mgbwa, le Directeur général de la BVMAC lors de la cotation sur le marché financier des obligations de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC). La cotation ici désigne l’opération par laquelle un titre financier entre sur le marché boursier. Elle consiste à attribuer une valeur de marché à un titre émis par une société. Après la publication, le 5 janvier 2021, des résultats de cet emprunt obligataire, le processus d’admission en bourse de l’obligation «BDEAC 5,45 net 2020/2027» a aussitôt été lancé par les autorités bancaires de la BDEAC. L’opération de la BDEAC a obtenu la souscription des banques sous-régionales à hauteur de 88 milliards de FCFA, soit 82,4% de parts souscrites, des compagnies d’assurances de 8,2 milliards de FCFA soit 7,7%, et des établissements de microfinances pour une enveloppe de 998.100.000 FCFA (neuf cent quatre-vingt-dix-huit mille), 1,9%. La Bdeac a également levé auprès d’Asset Managers un montant de 2,010 milliards de FCFA soit 1,4%. Les personnes physiques pour leur part ont souscrit à hauteur de 5,6%, correspondant à une enveloppe de 6,008 milliards.
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«Les investisseurs pourront à travers les ordres d’achat et de vente acheter ou céder des obligations de la BDEAC. De plus, grâce à notre logiciel de cotation NSC V900, les sociétés de bourse peuvent dorénavant effectuer leurs transactions à partir de leurs pays respectifs et depuis le siège de leurs sociétés», a relevé le Directeur général de la BVMAC.
Lignes de crédits
Après une période de flottement, la BDEAC a engagé un Plan stratégique de développement sur la période 2017-2022. Il est axé sur le financement des projets, de programmes de développement et de mobilisation des ressources. Dans le cadre de cette stratégie opérationnelle, ce plan nécessite une injection de 500 milliards de FCFA dans l’économie sous régionale, soit une production annuelle de 100 milliards de FCFA. Les priorités, d’après le Président de la Bdeac, reposent sur l’agriculture, l’agro-industrie, l’industrie, les infrastructures, le commerce import-export et les services. Pour y parvenir, la BDEAC sollicite un engagement soutenu des acteurs du marché financier. «La mise en cotation des titres Bdeac représente un nouveau départ pour notre institution et pour la sous-région. L’avenir de la BDEAC se présente sous de nouveaux hospices et notre croissance future est garantie», indique Fortunato-Ofa Mbo Nchama, le Président de la Banque sous régionale. Ce dernier s’appuie sur quelques indicateurs. Sur le plan opérationnel, au cours des trois dernières années, la BDEAC a financé 46 projets pour un montant de 551 milliards de FCFA, soit 31% des engagements de l’institution depuis sa création. Au niveau des décaissements, un montant de total de 268 milliards a été décaissé par la BDEAC en trois ans. « Sur le plan financier, les principaux indicateurs de la Bdeac sont en constante amélioration. Tous les ratios statutaires sont respectés. A titre d’illustration, nous avons renoué avec la croissance au regard des résultats nets bénéficiaires », justifie Fortunato-Ofa Mbo Nchama. Au total, les bénéfices engrangés par la Bdeac au cours des trois dernières années s’élèvent à près de 28 milliards de FCFA.
« Les potentiels acteurs n’ont pas la culture de la bourse »
Jean Claude Mgbwa, Directeur général de la BVMAC.
La Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale offre plusieurs opportunités. Obtenir un financement à long terme à des conditions avantageuses par émission d’actions nouvelles ou d’émission d’obligations, obtenir des fonds propres auprès de nouveaux actionnaires, assurer la croissance et la pérennité de son entreprise, ou bénéficier d’un montage financier sur mesure et des avantages fiscaux entre autres. Pour investir à la Bvmac il suffit de prendre attache avec une société de bourse de son choix, procéder à l’ouverture d’un compte titres et espèces pour la gestion de ses opérations boursières, prendre connaissance des conditions tarifaires appliquées par la société de bourse et prendre en toute transparence la décision d’achat et/ou de vente d’une valeur mobilière cotée à la BVMAC. Malheureusement, les potentiels acteurs du marché financier n’ont pas encore la culture de la bourse. Nous devons davantage sensibiliser.
« Nous voulons faire participer les populations à nos projets »
Fortunato-Ofa Mbo Nchama, Président de la Bdeac
Les entités bénéficiaires des concours de la Bdeac sont les États membres, les entreprises publiques, les entreprises privées, les organisations régionales et sous régionales, les collectivités locales et les institutions financières nationales. La BDEAC joue un rôle de porteur d’apporteur d’affaires pour les grandes institutions financières internationales et multilatérales, de même qu’elle incite les banques nationales à cofinancer les projets avec elle, contribuant ainsi à recycler l’excédent de trésorerie disponible dans la sous-région et à lancer les PME et les PMI par voie de conséquence. Nous avons mis sur pied un Plan stratégique basé sur une stratégie opérationnelle, une stratégie financière, ainsi qu’une stratégie de gestion des ressources humaines. Trois années après l’adoption de ce plan, nous pouvons noter que les engagements de la BDEAC ressortent à 551 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 110%. C’est dans le cadre de ce plan que la BDEAC a lancé un programme d’émissions obligataires par appel public à l’épargne sur le marché financier de la Cemac d’une enveloppe globale de 300.000.000.000 de FCFA sur 3 ans. Depuis l’adoption du Plan stratégique 2017-2022, la banque a approuvé 46 opérations pour un montant total de 551.082 milliards de FCFA. Notre entrée en bourse vise à rapprocher davantage les populations de la sous-région Afrique centrale à nos investissements.
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