Programme économique: le spectre du FMI plane sur la préparation du budget 2019
Les recommandations du Fonds monétaire international sur la budgétisation des dépenses liées à la sécurité devraient être prises en compte dans la préparation du prochain exercice.
Les recommandations du FMI seront-elles prises en compte dans l’élaboration du budget 2019 ? C’est du moins ce qu’a laissé entendre le ministre des Finances lors des travaux de préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2019, du 29 au 30 mai dernier au palais des congrès à Yaoundé.
Louis Paul Motaze a souligné, en ouverture de ces travaux, le contexte particulier dans lequel intervient la préparation de l’exercice 2019, marqué notamment par l’exigence pour le gouvernement d’assurer le respect de ses engagements dans le cadre du programme économique et financier triennal avec le FMI et les différents appuis budgétaires conclus avec les autres bailleurs tels que l’AFD, la Banque mondiale, l’Union européenne et la Banque africaine de développement.
Le Minfi a insisté en effet sur la nécessité de prendre en compte – dans le cadre de l’élaboration de ce budget- la lutte contre l’insécurité aux frontières, qui induit des dépenses de sécurité de plus en plus importantes et imprévisibles. Lors de la deuxième revue du programme triennal du Cameroun avec le FMI, L’institution de Brettonwood avait justement recommandé au gouvernement de budgétiser les recettes pétrolières et les dépenses orchestrées du fait de la lutte contre Boko Haram dans la partie septentrionale et de la crise anglophone.
A tous ces engagements majeurs que le ministre des Finances qualifie de « contraintes » relevées plus haut, il faudra ajouter d’autres défi s dont la préparation du budget 2019 devra tenir compte.
A savoir poursuivre le programme de développement économique et social, veiller à la stabilité du cadre macro-budgétaire, la poursuite de la mise en œuvre du Plan triennal spécial jeunes, l’achèvement de la préparation de la coupe d’Afrique des nations masculine de 2019, la mise en service des grands projets de première génération, ainsi que l’accélération de la mise en œuvre de la décentralisation et du développement local.
C’est donc pour une meilleure prise en compte de ces défi s, innovations et contraintes que le gouvernement a réuni les responsables techniques des administrations intervenant dans la chaîne de préparation budgétaire à la faveur d’un séminaire de deux jours sur le lancement de la préparation du budget 2019. Il était par ailleurs question d’identifier les manquements, les disfonctionnements relevés dans l’exercice précédent en vue de rectifier le tir.
« Par le passé, nous avons constaté dans certaines administrations le cloisonnement entre les acteurs ; ça ne facilite pas la rapidité dans l’atteinte des objectifs et des rendez-vous de la chaîne budgétaire», relève Cyrille Edou Alo’o, Directeur général du Budget au Minfi. L’accent a été mis sur des aspects tels que la maturation des projets et la prise en compte des besoins des populations à la base. L’autre préoccupation à prendre en compte dans la préparation de ce budget étant, d’après le directeur du budget, le respect du calendrier légal d’élaboration de la loi des finances : le 30 septembre pour la loi et les règlements, et le 15 octobre pour le projet de loi.