Monnaie électronique: les bonnes nouvelles qui viennent de la Beac
Orange, MTN et Nexttel pourraient reprendre les transferts d’argent hors de la Cemac avant la fin de l’année 2018, grâce à la mise en œuvre d’un nouveau cadre réglementaire dans le secteur en cours d’élaboration par la Banque des Etats de l’Afrique centrale.
C’est Orange, MTN et Nexttel qui peuvent déjà se frotter les mains. Car, après la suspension, en 2017, des transferts d’argent par mobile hors de la Cemac, l’activité pourrait bien reprendre avant la fin de l’année 2018. Et pour cause, dans son rapport qu’il vient de publier sur les paiements électroniques dans la zone Cemac en 2017, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) annonce la mise en œuvre d’un nouveau cadre réglementaire dans le secteur, avant la fin de l’année 2018.
Le nouveau cadre juridique, selon la banque centrale, a pour but de corriger quelques insuffisances notamment sur la répartition des responsabilités de surveillant des systèmes et celles de superviseur. Dans la même veine, la Beac ajoute : « Les acteurs de l’activité d’émission de monnaie électronique sont unanimes sur le fait que les textes actuels, en dehors du fait qu’ils restent muets sur le développement des certains services (transferts d’argent à l’international, microcrédit, micro-épargne, crowfunding etc.), ne permettent pas de résoudre certains problèmes épineux rencontrés sur le terrain, comme les modalités d’entrée en relation et l’identification de la clientèle ».
C’est donc de bonnes nouvelles pour les opérateurs de téléphonie mobile camerounais déjà lancés dans les transferts mobiles hors Cemac. MTN par exemple avait déjà, en 2017, lancé les envois d’argent dans 25 pays en Afrique. Cette forte offensive de l’opérateur des télécoms dans le secteur du Mobile Money ciblait des pays comme le Congo, la Côte d’ivoire, le Gabon, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Lesotho, le Libéria, Madagascar, le Malawi, le Mali, le Mozambique, le Niger, le Nigéria, etc. MTN a même prévu des cas d’envois d’argent sur le continent où le bénéficiaire ne dispose pas d’un portefeuille électronique. Il suffit juste de tapez ses noms et prénoms, ensuite le montant pour valider la transaction.
La suspension de la Beac
Cette embellie de la monnaie électronique a tout de même inquiété la Banque centrale. Raison pour laquelle, dans une correspondance datée du 19 juin 2017, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale , institut d’émission des six Etats de la Cemac que sont le Cameroun, le Gabon, le Tchad, la RCA, le Congo et la Guinée équatoriale, a invité les dirigeants des banques en activité dans cet espace communautaire, à «cesser toute opération de transfert de fonds à l’international dans le cadre des activités de monnaie électronique, par le canal de (leurs) partenaires techniques».
A en croire Abbas Mahamat Tolli, cette décision découle de ce que «les opérateurs de téléphonie mobile seraient, en réalité, les véritables émetteurs de monnaie électronique, en assureraient la gestion et procéderaient à des transferts à l’international. De telles actions constitueraient alors une violation grave de l’esprit et de la lettre de la réglementation régissant non seulement l’activité d’émission de la monnaie électronique, mais aussi la réglementation des changes».
Pour mémoire, au mois de février 2017, l’Agence de régulation des télécommunications a fait le point sur les données qu’elle a sur le mobile money au Cameroun, depuis son lancement en 2011. Ainsi, jusqu’en 2014, indique le régulateur, ce secteur a enregistré des transactions à hauteur de 72 milliards de FCFA.
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